Michel Sapin : "il n'y aura pas de guerre des monnaies"
Le ministre français des Finances Michel Sapin a exclu jeudi toute éventualité de "guerre des monnaies", dans un entretien avec l'AFP à la veille d'une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7.
"Dans un monde comme celui d'aujourd'hui, dans un G7 comme il existe avec les contacts que nous avons, il ne peut pas y avoir, il n'y a pas, il n'y aura pas de guerre des monnaies", a-t-il déclaré.
Le Japon avait récemment laissé entrevoir la possibilité d'une intervention face à la hausse du yen qui rend son économie moins compétitive.
"Il est vrai que les monnaies ont pas mal varié au cours de ces dernières semaines, ces derniers mois, parce qu'il y avait des politiques monétaires différentes", a-t-il rappelé.
"Tout cela peut avoir des conséquences sur la valeur des monnaies même si ce n'est pas l'objectif recherché", a-t-il poursuivi. "Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans une phase de coopération et pas du tout dans une phase d'intervention ou de guerre des monnaies", a-t-il insisté.
Fin avril-début mai, le yen s'est envolé face aux principales autres devises et dans la foulée, le Japon a menacé d'intervenir directement sur le marché des changes.
"De toute évidence, il y a derrière des mouvements unilatéraux, biaisés et spéculatifs", avait déclaré le ministre des Finances Taro Aso, jugeant la situation "extrêmement préoccupante".
Le Premier ministre Shinzo Abe s'était lui aussi montré offensif sur le sujet : "Nous observons les marchés des changes et si nécessaire nous agirons".
Allemands comme Américains ont quant à eux appelé à la prudence.
"La relative stabilité des monnaies les unes par rapport aux autres est un acquis précieux, et nous ne pouvons certainement pas régler les problèmes de l'économie européenne par des courses à la valeur de la monnaie la plus basse", a récemment lancé la chancelière allemande Angela Merkel.
Dans le même sens, le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a mis en garde le Japon qui "ne peut pas s'appuyer seulement sur un levier", le levier monétaire de nature à affaiblir le yen, "il doit les utiliser tous".
Cette semaine cependant, la pression est retombée et le yen se repliait face au dollar. Le G7-Finances "devrait réaffirmer l'engagement du G20 d'éviter les dévaluations compétitives", a promis le Japon qui reçoit à partir de vendredi les grands argentiers des pays industriels les plus avancés (Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada) dans la région de Sendai (nord-est).