"Frigo de Falco": la défense du maire de Toulon demande la relaxe
Le tribunal correctionnel de Marseille devrait rendre son jugement autour de 17H00.
Homme fort de la politique varoise depuis 30 ans, cet ex-LR désormais rallié à Emmanuel Macron, est accusé d'avoir continué à déjeuner à la cafétéria du Conseil départemental alors qu'il n'en était plus président, et d'avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing, réglés eux aussi par la collectivité.
Au total, ces repas privés servis à M. Falco et son épouse sur les fonds publics se seraient chiffrés à au moins 64.500 euros entre 2015 et 2018, selon les enquêteurs.
Les repas étaient stockés dans un réfrigérateur dédié qui a donné son nom au dossier: "le frigo de Falco".
S'adressant une dernière fois à la cour, l'élu, âgé de 75 ans, a dit à quel point les enjeux étaient "essentiels" pour lui. La veille, il n'avait pas caché son abattement après les réquisitions du parquet qui a réclamé trois ans de prison avec sursis, une perte de droits civiques et donc d'inéligibilité pendant cinq ans, avec exécution provisoire, c'est-à-dire avec effet immédiat.
"Je suis blessé" à la perspective "qu'on m'enlève immédiatement ce que mes électeurs m'ont confié", a-t-il rétorqué. Imaginer ne plus pouvoir "participer à la vie de ma ville, de mon pays, c'est la pire condamnation pour moi".
"C'est 40 ans d'une vie qui sont en jeu" ici, a appuyé son avocat qui a demandé la relaxe, jugeant qu'il ne s'agissait "pas du tout de l'affaire du siècle".
M. Falco déjeunait à la cafétéria du département alors qu'il n'y travaillait plus ? "Il y avait un usage" qui a toujours existé, soutient Me Thierry Fradet.
Sur le linge de l'élu, qui aurait été lavé au pressing aux frais du contribuable: il demande la relaxe car il n'y a "pas de mention d'Hubert Falco sur les notes", selon lui.
En écho aux propos du procureur qui soulignait la veille qu'"un euro détourné est un euro qui ne va pas à l'intérêt public", Me Fradet a au contraire dénoncé une forme de "vent du Nord" car pour lui le modèle de probité qui vient d'Europe du Nord "n'est pas forcément adapté à nos mœurs".
Maire de Toulon depuis plus de 20 ans et président de la métropole de Toulon, Hubert Falco, avait dirigé le département du Var, de 1994 à 2002.