Contre vents et marées, Pécresse veut "faire mentir les sondages"
"Il nous reste une semaine pour éclairer les Français sur le bilan d'Emmanuel Macron", a lancé la candidate LR lors d'un meeting à Saint-Raphaël (Var), en taclant en Emmanuel Macron un "président de l'immobilisme". "Méfiez-vous des contrefaçons, la droite, c'est nous", a-t-elle ajouté devant environ 600 personnes.
La candidate, remise depuis lundi du Covid, s'en est aussi prise dans son long discours à Marine Le Pen et Eric Zemmour "qui ont fait allégeance à Vladimir Poutine, ce dictateur qui est un falsificateur".
Qu'importe sa longue érosion dans les sondages, dont certains la placent sous la barre des 10% des intentions de vote: "il faut faire mentir les sondages", a martelé la candidate LR, convaincue qu'"entre l'immobilisme d'Emmanuel Macron et la démagogie de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a une troisième voie".
A l'heure où le camp Macron concentre ses attaques contre Marine Le Pen, ne cachant pas son inquiétude face à sa progression dans les sondages, Valérie Pécresse a dénoncé "imposture" et "hypocrisie". Car elle estime que "la macronie a totalement épargné les extrêmes, ils veulent le duel entre Macron et les extrêmes car c'est leur assurance de réélection".
Autant d'arguments qu'elle devrait répéter dimanche, lors de son grand meeting porte de Versailles. "Le message sera: la droite, c'est moi", explique-t-on dans son entourage, en promettant un discours "plus politique" et une candidate "naturelle, spontanée".
Il s'agira de "laver l'affront du Zénith, en ne refaisant pas les erreurs" de ce meeting du 13 février à Paris, censé dynamiser la campagne, mais qui avait accéléré la baisse d'une candidate abondamment critiquée et raillée sur les réseaux sociaux.
"Je fais campagne sur deux pieds, le régalien et la promesse de 10% de hausse des salaires", a résumé vendredi Valérie Pécresse.
"Courage"
Premier volet de ce dyptique, la sécurité où elle promet l'"impunité zéro" et tacle régulièrement le bilan d'Emmanuel Macron: après un déplacement surprise jeudi soir dans les quartiers nord de Marseille, pour approcher des points de deal, elle a longuement rencontré des policiers municipaux à Rognac (Bouches-du-Rhône).
L'occasion pour la candidate, qui cite régulièrement le film "Bac Nord" dans ses interventions, d'apporter un "soutien indéfectible" aux forces de l'ordre car "jamais, moi présidente de la République, je ne parlerai de violences policières".
Elle en a aussi profité pour redire ses propositions pour des drones, peines plancher et "plan Orsec" pour la justice, et surtout de vanter la vidéosurveillance, dans cette ville de 13.000 habitants équipée de 128 caméras.
Valérie Pécresse a poursuivi son déplacement au Crau (Var) où elle est apparue détendue, discutant avec les boulistes, prenant un café au bar, revenant sur ses pas pour saluer une passante, et acceptant même de pousser le cochonnet sur le terrain de pétanque.
"Pas encore au point!" constate-t-elle, une fois sa boule immobilisée à un mètre du but.
Elle a ensuite parlé pouvoir d'achat avec des retraités, l'un lui racontant sa pension en hausse "de 1,20 euro", l'autre sa difficulté à cumuler emploi et retraite.
"En n'ayant pas fait la réforme des retraites, on a sacrifié le pouvoir d'achat des retraités au cours de ces cinq dernières années", a-t-elle affirmé.
A l'issue de la réunion, une vieille dame a tenu à remercier la candidate dont la campagne, depuis sa désignation début décembre, a parfois pris des allures de chemin de croix: "Je vous admire beaucoup parce que vous avez beaucoup de courage!".