Le PS, Générations et EELV avancent leurs pions pour les européennes
Le PS, Générations, fondé par Benoît Hamon, et EELV vont plancher en ordre dispersé sur les élections européennes ce week-end, même si ces trois formations se partagent un espace étroit entre La République en Marche et La France insoumise.
Deux mois après son congrès, le Conseil national du PS lancera samedi son chantier européen, piloté par la députée européenne Christine Revault-d'Allones et son collègue Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche du PS.
Une consultation citoyenne devrait suivre, débouchant sur un vote numérique ouvert à tous moyennant le paiement d'un euro, et sur la tenue mi-octobre d'une "convention" définissant les grandes orientations européennes du PS. La désignation d'une tête de liste devrait intervenir d'ici la fin de l'année.
EELV tiendra de son côté son conseil fédéral samedi et dimanche. Lors de ce "point d'étape", il sera proposé aux militants de déroger aux règles habituelles de désignation du parti, afin de valider dès le mois de juillet la liste des candidats au scrutin du 26 mai 2019.
"Cela permettrait d'engager la campagne dès le début de l'été", souligne le secrétaire national David Cormand.
Quant à la formation politique de Benoît Hamon, elle tiendra vendredi soir à Paris une réunion publique, en compagnie de représentants de différentes formations du "Printemps européen", la liste transnationale lancée en mars sous l'impulsion de l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis et de son mouvement Diem25.
- Vers une liste EELV-Générations ? -
Ces trois formations de gauche et pro-européennes, créditées respectivement de 6, 8 et 1,5% des voix dans un sondage Elabe du 30 mai, ont-elles vocation à se rapprocher au cours des prochaines mois ?
La question est clairement posée s'agissant d'EELV et de Générations. M. Cormand a ainsi déclaré mardi être ouvert à une liste commune, qui pourrait "pourquoi pas" être menée par l'ancien député écologiste Noël Mamère, membre de la coordination politique provisoire de Générations.
Porte-parole d'EELV et membre de Diem25, Julien Bayou plaide pour cette solution. Pour le conseiller régional, l'enjeu est de parvenir à cristalliser "une offre progressiste, pro-européenne, humaniste" et de l'imposer comme une alternative à la politique d'Emmanuel Macron -si possible en passant devant La France insoumise.
L'idée ne fait cependant pas l'unanimité chez les Verts. "Générations, leur sujet c'est (la présidentielle et les législatives) 2022. Les élections européennes ne sont pas le marche-pied du leadership de la gauche de la gauche", tacle un proche du député européen Yannick Jadot, qui se verrait bien lui-même tirer la liste.
Du côté du PS, M. Maurel et son courant souhaiteraient eux aussi l'ouverture de discussions et pourquoi pas la mise en place d'une plateforme commune de toute la gauche, qui mettrait de côté ses désaccords pour s'engager sur des projets communs, en laissant à chacun la possibilité de siéger dans des groupes différents au Parlement européen.
"Ce serait ridicule d'avoir six, sept ou huit listes à gauche qui se tirent la bourre pendant qu'Emmanuel Macron déroule", pointe-t-il.
Mais le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait écarté cette possibilité pendant sa campagne pour le Congrès. "Nous devons réaffirmer d?abord ce que nous sommes. Ce sera une élection avec un scrutin national et donc avec une liste nationale dans laquelle aucun parti ne cherchera d?alliance avec son voisin. Il y aura des offres à gauche différentes. Et nous, ce que nous aurons à porter, c?est notre spécificité", avait-il affirmé en février.
Pour ne rien simplifier, le conseiller de Paris Ian Brossat a été investi "chef de file" des communistes le week-end dernier, ajoutant à l'émiettement de la gauche tout en tendant la main aux autres formations.