Législatives 2017: Le PS est-il mort ? Les militants y croient encore (un peu)
POLITIQUE - "La gauche ne meurt jamais", lance Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis et militant du Parti socialiste depuis 1993. Pourtant, lui-même l'admet, "le PS tel qu'il s'est structuré depuis Epinay, c'est une page qui se tourne".
Une page qui se tourne, ou un livre qui se ferme, après la cuisante défaite le soir du premier tour de la présidentielle où Benoît Hamon, candidat investi par le parti, n'a récolté qu'un peu plus de 6% des voix.
Mais pour la base, pas question de se démotiver maintenant, comme le montre la vidéo en tête de l'article. Il reste une échéance de taille, celle des législatives du 11 et 18 juin 2017. Viendra ensuite le temps du bilan et de la reconstruction.
En attendant, chaque jour, les équipes de la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis (Stains, La Courneuve, Dugny et le Blanc-Mesnil), se pressent à la sortie des écoles, aux arrêts de tramway où sur les marchés. Chaque voix compte, même si l'espoir de battre la député sortante reste très mince. La communiste Marie-George Buffet est en poste depuis 15 ans et, dans cette circonscription où Jean-Luc Mélenchon a récolté plus de 40% des suffrages au premier tour, le champ est libre pour elle, faute de candidat Insoumis en face. Le PS tente donc de jouer sur la carte de la jeunesse et du renouveau, surfant sur ce qui a fait recette chez Emmanuel Macron.
La candidate Najia Amzal, âgée de la trentaine à peine, veut croire à ses chances et à l'avenir de son parti. "Le PS a toujours su renaître de ses cendres", assure-t-elle, sourire aux lèvres et ton déterminé, à la sortie d'une réunion entre les militants de la circonscription.
"C'est inédit, jamais il n'y a eu cette fracture effective entre la gauche et l'aile libérale", assène de son côté Nabila Akkouche, secrétaire de la section de Stains. Tous sont sûrs d'une chose, une voix existe entre Macron et Mélenchon. Mais c'est la conception du Parti socialiste qui divise, même au sein d'une même circonscription. Il y a ceux qui soutiennent une "social-démocratie", plus libéral et proche de Manuel Valls, d'autres qui se reconnaissent plutôt dans les idées de Montebourg ou de Hamon.
Si certains militants veulent croire que ces deux ailes ne sont pas "irréconciliables", dans les faits, ces divisions pourraient bien provoquer une scission définitive. Même les plus féroces militants socialistes l'envisagent et attendent ainsi de voir ce qu'il ressortira des consultations post-législatives. "Si le Parti socialiste décide de se recentrer autour de quelqu'un comme Valls, je ne pourrai pas rester", s'attriste ainsi Nabila Akkouche.
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