François Hollande inaugure "Lascaux-4", réplique intégrale du chef d'oeuvre pariétal
François Hollande a inauguré samedi le Centre international d'art pariétal de Montignac (Dordogne) qui abrite une nouvelle réplique grandeur nature de la grotte préhistorique de Lascaux, baptisée "Lascaux-4", avant son ouverture au public le 15 décembre.
Arrivé aux entours de 15H00, le chef de l'Etat, accompagné notamment de la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a expérimenté la visite "immersive" de la reproduction de la grotte, effectuant le parcours tel qu'il sera proposé aux visiteurs à partir de la semaine prochaine.
Entouré du président du Conseil départemental de la Dordogne, Germinal Peiro (PS), de la conservatrice du Centre, Muriel Mauriac, et du président du conseil scientifique, le paléoanthropologue Yves Coppens, François Hollande a visité les différentes salles pendant quelque 45 minutes.
"C'est plus qu'un fac-similé, c'est une oeuvre!", s'est félicité le chef de l'Etat, s'informant sur la datation de la grotte, peinte il y a environ 18.000 ans, sur les techniques utilisées à l'époque et sur les technologies mises en oeuvre pour cette reproduction à 100% et à l'échelle réelle.
Le chef de l'Etat a d'ailleurs reçu en cadeau un fac-similé d'une trentaine de centimètres reproduisant un dessin d'oiseau présent dans la Salle du puits de la grotte, une reproduction réalisée par l'équipe de l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), qui a relevé le défi scientifique et artistique de reproduire intégralement le joyau préhistorique.
A son arrivée, François Hollande a dévoilé une plaque, inaugurant officiellement le Centre international d'art pariétal de Montignac, situé sur le versant opposé de la colline où se trouve le grotte originelle.
A l'issue de la visite, le président de la République s'est entretenu, à l'abri des caméras, avec une délégation d'agriculteurs du Périgord, en présence du président du Conseil départemental, sans que rien ne filtre de l'entrevue.
Le chef de l'Etat devait ensuite prononcer un discours devant un parterre de plus d'un millier d'invités. Au premier rang, Simon Coencas, 89 ans, dernier survivant des quatre adolescents qui avaient découvert la grotte originale le 12 septembre 1940.
Plusieurs centaines d'élus locaux étaient présents, dont le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset. La Région et le Département ont été les deux plus gros financeurs du budget du Centre international estimé à 57 millions d'euros (66 millions avec les équiments périphériques).
- Sanctuarisation totale -
Pour ce nouveau projet de 8.500 m2, à la fois scientifique, artistique et touristique, l'objectif est de faire revivre au visiteur les "mêmes sensations" que les quatre jeunes adolescents qui, croyant dénicher le souterrain d'un château, découvraient l'exceptionnel sanctuaire préhistorique.
Nichée dans un sobre bâtiment de béton et de verre tout en longueur (150 m de long) semi-enterré, qui s'inscrit telle une "faille dans le paysage", la réplique reprend les dimensions, reliefs et couleurs de la grotte originale.
Le début de la visite simule l'extérieur de la colline de Lascaux, jusqu'aux aboiements du chien qui avait trouvé l'ouverture éboulée de la grotte. Une fois à l'intérieur, c'est l'obscurité totale, puis le parcours commence avec un éclairage discret, qui s'allume et s'éteint au passage des touristes, guidés par les explications volontairement minimales.
L'objectif de "Lascaux-4" est aussi d'assurer une "sanctuarisation totale" du site historique que le flux de touristes et de véhicules visitant "Lascaux-2", à proximité immédiate de la grotte originelle, avait fini par menacer.
"Lascaux-2", un fac-similé de 90% des fresques, inauguré en 1983 après la fermeture, en 1963, de la grotte originale que l'engouement du public avait dégradée, sera désormais réservé aux visites pédagogiques.
Pour l'exploitant du site, Sémitour, l'objectif avec cette nouvelle réplique est d'attirer près de 400.000 visiteurs par an, contre 270.000 par an jusque-là pour "Lascaux-2". Une exposition itinérante, reprenant l'essentiel des merveilles de la grotte périgourdine, "Lascaux-3", complète le dispositif.