Alain Juppé, la défaite tranquille
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![Alain Juppé, la défaite tranquille](https://www.slate.fr/sites/default/files/styles/1090x/public/alainjuppe_3.jpg)
Ils sont nombreux, en France, ceux qui ont voulu devenir président sans avoir la force de faire vraiment campagne, ni même d'être candidat. Avant Alain Juppé, il y eut Jacques Delors, président «idéal», qui renonça avant 1995. Puis Lionel Jospin, jouissant d'un bon bilan, et qui rigolait lorsqu'on évoquait son élimination au premier tour de la présidentielle après une campagne sans entrain. Les deux étaient de gauche. Les deux étaient favoris. Les deux voulaient rassembler large («Mon programme n'est pas socialiste»). Les deux ont perdu.
Durant cette campagne de la primaire de la droite et du centre, c'est d'ailleurs l'une des critiques émises contre le maire de Bordeaux: rassembler trop largement, s'adresser aux déçus du «hollandisme» quand il fallait réunir le troupeau des électeurs de droite déboussolés par les rodomontades de Nicolas Sarkozy et les appels du pied du Front national. Son meilleur argument pour remporter la primaire: être le meilleur pour «faire barrage» et battre Marine Le Pen... en 2017. C'est, en partie, ce qui avait fait gagner François Hollande en 2011. Sauf qu'il s'opposait alors à un candidat président sortant. Cela change tout.
Depuis le début de cette campagne, qu'a fait Alain Juppé pour reprendre le dessus? Qu'a-t-il fait pour désamorcer les critiques sur son âge, quand Bruno Le Maire défendait le renouveau? Rien, sinon prendre en exemple Hillary Clinton, qu'il n'a plus jamais cité depuis sa défaite ... Lire la suite