Des djihadistes féministes, l'insupportable contradiction
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«Il y a un féminisme du djihadisme qui est en train de se mettre en place. (...) Les femmes montrent qu’elles peuvent aller jusqu’au bout, que la violence n’est plus le monopole de l’homme. (...) Elles ne sont plus aussi passives qu’on le disait.»
Avec ces quelques mots dans une interview au journal Le Monde, titrée «On entre dans une forme de féminisme du djihadisme», le sociologue Farhad Khosrokhavar a jeté un énorme pavé dans la mare. Son texte faisait suite à l’arrestation de trois femmes à Boussy-Saint-Antoine, jeudi 8 septembre, mises en examen depuis pour avoir voulu faire exploser une voiture avec des bonbonnes de gaz. Associer féminisme et djihadisme, voilà qui paraît totalement opposé au premier abord.
Cette association n’a d’ailleurs pas manqué de susciter de promptes indignations: «À aucun moment le féminisme n'est synonyme de terreur. La féminisation des groupes n'est pas féministe», rétorque une twitto. «Hum… Ce n’est pas une bonne idée, ou plutôt ce n’est pas approprié, d’utiliser le terme “féminisme” dans ce contexte», commente aussi un historien.
Farhad Khosrokhavar lui-même nuance l’emploi de cette expression: «On assiste avec ces nouveaux cas à une forme de perversité de la culture d’égalité qui est présente en Occident, d’un post-féminisme liée à une grande méconnaissance des racines du féminisme», dit-il, distinguant donc par là un «vrai» ... Lire la suite