Miles Davis, ce fan de hip-hop
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Cette année, Miles Davis aurait eu 90 ans, et c’est (peu) dire le nombre de choses qu’il y aurait eu à fêter à ses côtés. Que ce soit avec Birth Of The Cool, où il met en avant une pratique instrumentale plus spontanée que celle du be-bop alors en vogue, Milestones, où il rend un hommage improbable et exalté au blues, l’indépassable Kind Of Blue, d’une virtuosité et d’une volubilité rares, ou In a Silent Way, où il explore les possibilités du jazz fusion, rare sont les artistes à avoir poussé tant de générations de musiciens à faire autre chose, à contourner méthodiquement les évidences, à ne pas subir les codes esthétiques qu’imposent trop souvent les genres musicaux.
En 1991, quelques semaines avant qu’il n’avale son acte de naissance, Miles Davis continuait d’ailleurs à prendre le contre-pied d’un jazz plus que jamais dépassé en cette fin de siècle. Deux de ses morceaux («High Speed Chase» et «Fantasy») ont été finalisés à titre posthume, mais Doo-Bop est bien son dernier témoignage. Enregistré aux côtés d’Easy Mo Bee (futur producteur de 2Pac, Biggie ou Busta Rhymes) et de différents MC’s (J.R., A.B. Money), samplant aussi bien Slick Rick («La-Di-Da-Di») que Kool And The Gang («Summer Madness»), il permet de respirer un air totalement neuf.
Auteur récemment d’un album hommage à Miles Davis (Everything’s Beautiful), où sont réunis Stevie Wonder, Erykah Bady, Bilal ou Illa J, le ... Lire la suite