Paris montre à Orlando comment survivre à la tragédie
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Il y a sept mois, j'étais à un concert à Paris, un vendredi soir. J'étais là avec des amis et avec d'autres gens, à profiter de la nuit en musique. Au même moment, dans un autre quartier, des centaines de personnes faisaient exactement la même chose. Pour une raison que je ne m'expliquerai jamais, mon concert a été épargné, pas le leur. Des armes automatiques allaient transpercer le Bataclan, Paris, les chairs et les os. Bientôt, toute la ville baignait dans le chaos.
Bêtement, d'aucuns pourraient dire, je me suis engouffré dans la tragédie: j'ai couru jusqu'au lieu d'une des fusillades, au café Le Carillon. Carnet et appareil photo en main, j'ai repoussé l'émotion du mieux que j'ai pu pour faire mon boulot: observer, témoigner, interroger. Plus tard, je me suis rendu au Bataclan, où j'ai vu des grappes de gens fuir la salle de concert, recouverts de sang.
Les jours suivants furent tendus et les nuits souvent sans sommeil, mais j'allais toujours réussir à contenir mes émotions pour répondre aux appels de chaînes d'infos, être interviewé à la télé, écrire davantage d'articles, interroger davantage de témoins. Ce n'est qu'une semaine plus tard, une fois la panique enfin atténuée, que j'ai pu donner sa chance au chagrin. Je suis retourné au Carillon, à République. J'ai allumé une bougie et, debout, aux côtés de survivants, j'ai pleuré.
La terreur avait bel et bien perdu
Le week-end dernier, après tant de mois passés ... Lire la suite