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Май
2024

Sur le chemin de l'estive avec 56 vaches salers : le récit d'une transhumance de 20 km à pied dans le Cantal

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Sur le chemin de l'estive avec 56 vaches salers : le récit d'une transhumance de 20 km à pied dans le Cantal

Devant et derrière le troupeau, ils grimpent chaque année 20 km à pied, pour faire transhumer les vaches jusqu’à leur montagne. Dans le Cantal, on vous entraîne sur le chemin de l’estive avec les 56 salers du Gaec d’Encombrun. Une longue histoire de famille…

Les genêts stabilotent les prés. Les cloches carillonnent, les vaches salers cavalent et ce soleil, si rare, surligne toute l’harmonie des montagnes cantaliennes. « C’est la fête ! Vous avez vu ? On a décoré les vaches. D’habitude, on les décore avec des fleurs. Cette année, on leur a mis des pompons, pour changer », s’amuse Muriel Laporte. Aux petits soins, l’éleveuse perpétue une tradition familiale datant des années 1980 : la montée en estive.

D'une ferme à une montagne du Cantal, on vous fait suivre la montée en estive de 17 vaches salers

Le Gaec d’Encombrun organise ça « en catimini ». La famille, les amis, les voisins sont dans la boucle, voilà tout, et cela suffit amplement à leur bonheur. Une fois par an, vers la mi-mai, le rituel se répète. 8 heures : départ du siège de l’exploitation, basée à Salins, au lieu-dit « Mazerolles », à 650 mètres d’altitude. 12 h 30 : arrivée à l’estive et son buron, sur la montagne d’« Encombrun », située à Anglards-de-Salers, à environ 1.200 mètres d’altitude.

Le casse-croûte peut surgir de partout

Entre temps ? Vingt kilomètres à gravir pour faire transhumer les salers, apprêtées pour l’occasion, ainsi que quatre heures et demi de marche entrecoupées par un certain nombre de casse-croûtes, prévus par les agriculteurs ou offerts par les habitants croisés sur le chemin. Une table dépliée par-ci, deux ou trois bouteilles sorties du coffre par-là et la randonnée paraît tout de suite beaucoup moins longue…

Photo William Duran.

Autant dire que l’ambiance est bonne, et que ceux qui ont déjà eu la chance de la savourer en redemandent. « J’ai par exemple des amis qui viennent des Deux-Sèvres, indique Muriel Laporte. Ils ne manqueraient pas une montée ! » On a aussi la chance d’échanger avec Guy, Gustave, Maurice, Gérard…

L'agriculture dans toute sa noblesse

Guy, c’est un ancien motard de presse qui conduisait les photojournalistes de l’AFP sur le Tour de France, et qui capture chaque année l’album photo officiel de la transhumance.

Gustave, c’est un éleveur de Mayenne qui, un jour, a acheté ici des salers pour son exploitation et qui, depuis, y revient passer ses vacances. « Quand est-ce que ça paraît ? », demande-t-il, inquiet de ne pas réussir à mettre la main sur le journal avant son départ.

Maurice, c’est l’ancien qui nous fait visiter le buron, jouxtant la loge à cochons, en racontant ses souvenirs d’enfance. De quoi écrire un livre… La vie de buronnier, lui l’a vécue un peu plus loin, au puy Violent.

« J’ai commencé à faire ça à 13 ans, jusqu’à mon service militaire. On montait le 1er juin. Je ne voyais pas la maman pendant quatre mois ! On descendait le 1er octobre. »

Dès qu’il fallait aider le vacher ou le pâtre, son père l’enlevait de l’école. Il a vite appris. « À 15 ans, je faisais le fromage ! C’était comme ça, dans le temps… »

Gérard, c’est l’un des premiers éleveurs à avoir fondé une auberge à la ferme, en 1988 : Les Sorbiers, à Anglards-de-Salers. « J’avais des vaches laitières et allaitantes, retrace-t-il. Ma femme tenait l’auberge et moi j’aidais le soir, au service. C’était intéressant, parce que nous avions fait beaucoup de connaissances. Les gens qui venaient dans ce milieu-là étaient des gens simples », mais passionnants, comme en ce jour de transhumance. C’est l’agriculture dans toute sa noblesse.

Leur grand-père ce précurseur

Le Gaec d’Encombrun, géré par Muriel Laporte et l’un de ses fils, Arnaud, élève 110 vaches allaitantes sur 125 hectares (dont 45 hectares pour l’estive, autour du buron). Tous ses bovins sont vendus sur le marché au cadran de Mauriac. Faire pâturer une part du troupeau en altitude, entre mai et octobre, permet à l’exploitation de « se décharger » au siège, de faucher aisément les parcelles inoccupées et d’engranger des stocks pour voir venir l’hiver.

Photo William Duran.

Environ 80 % du cheptel est conduit en salers-charolais. « Quand mon grand-père a arrêté de traire ses salers, c’est l’un des premiers du coin à s’être lancé dans le croisement », indique Arnaud Laporte. Au début, ça jasait. Et puis tout le monde, ou presque, a fini par l’imiter. « C’est plus facile à écouler car c’est un peu mieux valorisé. La carcasse pèse davantage et la demande est plus favorable. Sur un broutard salers de 380 kg, au même âge, à côté, on aura un croisé de 420 kg », chiffre Arnaud Laporte.

Des étoiles dans les yeux des enfants

Ce père de deux petits garçons ne se fait guère de soucis pour la suite de la saga familiale : au contact des vaches, Joris et Julian s’amusent comme des fous. Si cette transhumance tient tant à cœur de la famille Laporte, c’est aussi parce qu’elle met des étoiles dans les yeux des enfants. La montée en estive ? « Quand on était gamins, c’était le jour où on n’allait pas à l’école », résume Jérôme, le frère d’Arnaud. Ces tendres souvenirs, qu’il ne troquerait pour rien au monde, restent gravés en lui. « La montagne, c’est tout un coin de nous », ajoute-t-il. Et le soleil, qui doit briller aussi fort que les yeux des enfants, constitue le secret d’une montée réussie – quitte à rater une leçon ou deux.

Photo William Duran.

Sur la route, les 56 salers sont de moins en moins dissipées. En début de matinée, elles ont été séparées de leur veau, charrié là-haut par bétaillères. Elles n’aiment guère. « Ils sont trop petits » pour suivre la cadence sur 20 bornes. « C’est pour ça que le premier kilomètre est plus intense, souligne Arnaud Laporte. Il faut rester vigilant, car les vaches veulent toujours se retourner. Mais une fois passé le village de Salins, c’est bon. » Et dès leur arrivée à l’estive, elles retrouvent leur petit veau. En sentant au loin s’approcher le convoi, elles meuglent, « elles brâment » jusqu’à ce que les bétaillères se déchargent pour qu’elles puissent assouvir enfin leur instinct maternel. Du vacarme au silence, le volume sonore retombe decrescendo. C’est impressionnant.

Le buron, un patrimoine sentimental

Le chemin des estives, lui, est bien moins abrupt qu’auparavant. Lorsqu’Arnaud et Jérôme « n’étaient pas vieux », il y avait cinq montagnes à franchir avant d’arriver, le buron en ligne de mire. De grâce, en 1995, la commune d’Anglards-de-Salers a financé la construction d’une piste en gravier, desservant toutes les parcelles. Les agriculteurs n’ont eu qu’à fournir une bande de terrain. Depuis, ce coin de paradis, isolé et accessible, ne cesse de prendre de la valeur.

Photo William Duran.

Il suffit d’admirer les burons retapés le long du chemin. La beauté d’un parfait toit de lauzes, l’assemblage savant entre héritage et modernité… Un propriétaire s’est même offert le luxe du raccordement au réseau électrique, pour le confort de son refuge au milieu de nulle part.

« Si je mets le buron sur internet ce soir, j’ai un coup de fil tout de suite ! », lance Michel Laporte, mari de Muriel et maire de la commune de Salins. Toutefois, cet éleveur retraité ne compte pas s’ouvrir un compte Leboncoin. « On ne vendra pas. Moi, je ne vendrai pas de mon vivant, répète-t-il. Mais sûrement qu’on aurait quelques coups de fil dans la semaine… » Qu’importe.

« Mon père me l’a laissé : pour moi, c’est un patrimoine. Ce ne serait pas pareil, après, en montant à l’estive. Ce n’est pas concevable. »

Il y a des traditions, et des souvenirs, qui valent plus que tout.

Romain Blanc

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