Les Espoirs d'Aurillac s'imposent à Castres (20-33) et arrachent leur maintien en Elite
Des fabricants d’émotions… Un an après avoir donné du rêve à tout le Cantal avec un bouclier plaqué or arraché des mains de Toulouse, Aurillac a offert un autre final vibrant en décrochant son maintien à la dernière journée, ce dimanche, à Castres.
C’est moins étincelant, bien sûr. Et moins marquant au premier abord et pour l’histoire. Mais ce qu’on fait les jeunes Cantaliens, ou plutôt ce qu’ils ont terminé, ce 14 mai, recèle une touche de miracle, une pincée de talent, et une grosse cuiller de solidarité.
Condamné à Noël, le Stade se rebiffeSix mois en arrière, pas grand monde ne donnait cher de la peau d’un champion usé, sans fonds de jeu et en recherche de leaders, privé qu’il était de ses cadres montés en pro et de quelques autres blessés. Seulement auteur d’un succès sur la phase aller, le Stade filait tout droit exhiber son palmarès en poule d’accession, mettant au passage en danger le fonctionnement d’un club qui mise plus que les autres sur la formation.Dos au mur, un peu piquée au vif, mais avec toujours quelque part au fond de ce groupe ce qui avait conduit Aurillac au firmament, la troupe du trio Frachat-Goudal-Belguiral a refait son retard, patiemment, avec éclat parfois et suivant une recette éprouvée par tous les clubs dans le dur : un pack, une conquête, un buteur et une défense. Signant un nouveau parcours de champion avec six succès de rang, avant de trébucher sur les « petits » de sa poule. Au point de jouer ce match à la vie à la mort, ce dimanche, à Castres.
Les leaders assument leur rôleAurillac n’avait pas le choix, mais il avait son destin en mains. Et il fallait bien qu’il le saisisse, tant les résultats sur les autres terrains l’auraient envoyé en enfer sans cette victoire acquise en seconde période, après avoir fait le dos rond et planté les mèches qu’il fallait en première, grâce à des leaders qui ont pris les choses en main.D’abord indiscipliné, en difficulté sur maul et sur touche et surtout coincé dans son camp, Aurillac répondait au premier essai castrais de Waqaninavatu par une réalisation née d’une action d’envergure.
Dans ses 22 mètres, Margarit négligeait le pied pour tenter une relance d’abord hasardeuse, avant qu’Hadinegoro débloque tout. Vitesse, crochets, coup d’œil, le demi de mêlée se faisait la belle, plein champ, parfaitement suivie par les siens. Boris Hadinegoro débloque tout par deux fois
Trois passes après contact et deux relais de Margarit et Hadinegoro plus loin, Bastard plongeait sous les perches pour reprendre les commandes (10-12)... Mais il les perdait aussitôt après le renvoi sur un essai en coin.
Mené 15-10 à la 30e minute, le Stade se remettait dans la partie avant la pause. Fautif contre Oyonnax, Shvangiradze tenait son rang en jouant rapidement une pénalité dans les 22 mètres du CO et marquait en force (15-17).
La mêlée cantalienne force la décisionAvec le vent de face en perspective, et une armada d’avants sur le banc, Aurillac avait plus que jamais les cartes en mains… malgré une entame manquée. Douché par un essai de l’ailier Estève après une touche perdue (20-17), le Stade évitait la double peine avec un plaquage cantalien illicite oublié par l’arbitre.Cette fois, le vent avait fini par tourner en sa faveur. Pour enfoncer la porte qui l’emmenait vers le maintien, Aurillac s’appuyait sur un pack d’airain qui enfonçait le CO en mêlée. Le huit de devant offrait trois points à la botte de Margarit, avant de mettre sur orbite Hadinegoro qui plantait un essai en solo à la suite d’une mêlée renversée par ses gros (20-27).
Aurillac allait même finir le job avec deux nouvelles pénalités de Margarit, la dernière après une échauffourée sans conséquence fâcheuse. Aurillac est maintenu. Pour un champion, c’est le minimum. Mais pour un champion dont l’avenir sentait le sapin à Noël, c’est un authentique exploit.
À Castres, Jean-Paul Cohade
Fiche technique
Castres (Stade du Rey). Aurillac bat Castres 33 à 20 (mi-temps 17-15 en faveur d’Aurillac). Temps doux, rares averses. Vent en faveur dU CO en première période. Arbitre : M. Chouquet. Les points. Castres : 3 essais Waqaninavatu (14e), Palchine (26e), Esteve (42e) ; 1 pénalité (32e) et 1 transformation (15e) Tukino. Aurillac : 3 essais Bastard (21e), Shvangiradze (38e), Hadinegoro (56e) ; 4 pénalités (4e, 54e, 68e, 80e) et 3 transformations, Margarit. Cartons jaunes. Castres : Waqaninavatu (48e) ; Aurillac : De Jong (14e) Cartons rouges. Castres : Tukino (80e) ; Aurillac : Slamani (80e).