Arme de poing, stups et courses-poursuites avec la police : un jeune homme condamné à Clermont-Ferrand
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Entre novembre dernier et fin janvier, ce jeune habitant du quartier Saint-Jacques, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), avait collectionné les délits, entre refus d’obtempérer, possession de stups et détention d’arme. Il a été condamné, ce mercredi, à un an de prison ferme (1).
Jugé ce mercredi après-midi en renvoi de comparution immédiate, ce jeune habitant du quartier Saint-Jacques, à Clermont-Ferrand, âgé de tout juste 19 ans, a multiplié les délits avec une régularité de métronome, ces trois derniers mois.
Chronologiquement, tout débute le 5 novembre 2022 par un contrôle de la brigade anticriminalité, rue Rissler. Les policiers aperçoivent le prévenu, qui semble aux aguets, à proximité d’une Citroën DS3 noire – dont ils vont très vite recroiser la route, même s’ils ne le savent pas encore… – dont l’une des portières est ouverte.
Ils décident de le contrôler et découvrent sur lui un pistolet de calibre 6.35 chargé, puis une sacoche posée sur le siège conducteur, contenant 97 g de résine de cannabis. « Je pensais que c’était une arme factice, tente Alim Solta Nekritov face au tribunal. Je l’avais confisquée à mes petits frères juste avant… ». Quant aux stups, il affirme les avoir dérobés à des dealers du quartier et les destinait à « [sa] consommation personnelle ».
Il affirme ne pas avoir été au volant de la fameuse DS3 noireSa deuxième rencontre avec les forces de l’ordre survient le 20 décembre, boulevard Fleury, cette artère qui prolonge le boulevard Cote-Blatin. Des policiers qui surveillent le trafic s’aperçoivent que le certificat d’assurance d’une Citroën DS3 noire arrêtée à un feu rouge n’est pas valide. Ils s’apprêtent à la contrôler lorsque le conducteur leur fausse compagnie. S’engage aussitôt une course-poursuite au milieu du trafic, que les policiers, face aux risques encourus, préfèrent stopper quelques minutes plus tard. Mais ils ont eu le temps de bien observer l’automobiliste, qui ressemble fort à Alim Solta Nekritov, dont le permis de conduire est annulé.
Le prévenu soutient pourtant qu’il n’était pas au volant ce jour-là. « La voiture, je venais de la vendre à un blédard du quartier. Mais je ne connais pas son nom et la vente s’est faite comme ça ».
« Il y a d'autres alternatives, dans ce dossier, qu'une peine ferme à la hauteur de celle qui a été requise. Nous ne sommes là qu'en présence d'un petit revendeur, d'un simple "charbonneur", pas de celui qui est à la tête du réseau, qu'on ne cherche visiblement pas à identifier, et encore moins à interpeller ».
Mêmes dénégations farouches lorsque le tribunal évoque le second refus d’obtempérer pour lequel il est poursuivi. Cette fois, les faits se déroulent le 3 janvier, allée de Rochefeuille, toujours à Saint-Jacques. Un équipage de la BAC essaie de stopper… une Citroën DS3 noire circulant à une vitesse très excessive. Le conducteur, formellement identifié comme étant Alim Solta Nekritov, prend la fuite. Une nouvelle course-poursuite, jalonnée, de la part du fuyard, d’une multitude d’infractions routières, démarre. Les policiers perdent finalement la trace de la fameuse DS3, qu’ils retrouvent, peu après, stationné… au bas de l’immeuble où réside le prévenu. Mais celui-ci affirme, une nouvelle fois, ne pas avoir été au volant ce jour-là.
« Avec ces procédures de comparutions immédiates, la justice fait le choix d'aller vite, d'être expéditive. Or, dans ce dossier, les preuves de la culpabilité manquent. Les procès-verbaux de la police n'en sont pas. Ils ne sont là qu'à titre de renseignement et ne peuvent se suffire à eux-mêmes ».
Dernier épisode de cette saga : il est interpellé par la BAC, le 24 janvier, en compagnie d’un second individu (2), sur un point de deal très connu de Saint-Jacques, à l’angle des rues Sévigné et George-Sand. Il est alors en possession de 40 g de résine, de 7 g de coke et de 325 euros. Ce sera son dernier fait d’armes…
Christian Lefèvre
(1) Treize mois, dont six assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, auxquels s’ajoutent cinq mois ferme pour les refus d’obtempérer. Incarcéré depuis le 27 janvier, il a été maintenu en détention.
(2) Également jugé mercredi en renvoi de comparution immédiate, Rudolph Vachat a écopé de dix-huit mois, dont six avec sursis probatoire pendant deux ans et interdiction de paraître dans le quartier Saint-Jacques. Lors de son interpellation, le 24 janvier, il était en possession de 70 g de résine et d'herbe de cannabis, ainsi que de 140 euros. Agé de 33 ans, il a déjà été condamné à trois reprise, en 2009, 2017 et 2020, dans le cadre de trafics de stups.
Les réquisitions. La procureure de la République, Gaëlle Bonaldi, avait requis dix-huit mois de prison, dont six assortis d'un sursis probatoire pendant deux ans, ainsi que trois mois supplémentaires pour les refus d'obtempérer, à l'encontre d'Alim Solta Nekritov, puis trente mois, dont six assortis d'un sursis probatoire pendant deux ans, à l'encontre de Rudolph Vachat.