Une association d'élus et de citoyens pour défendre la ligne SNCF Volvic - Le Mont-Dore (Puy-de-Dôme)
Des élus (de tous bords) et des citoyens se mobilisent pour peser dans le dossier de la ligne ferroviaire Volvic - Mont-Dore dont l’avenir reste incertain.
La nécessité de travaux de sécurité menace l’exploitation de la ligne SNCF Volvic - Mont-Dore. Après une première mobilisation en juillet, un collectif vient de voir le jour avec dans sa raison d’être exprimée dans son intitulé : « association des élus et des citoyens pour la défense de la ligne ferroviaire Volvic – Le Mont-Dore ».
L’alerte sur l’avenir de cette ligne avait été lancée au cœur de l’été. Les responsables de la SNCF avaient alors expliqué :
Le devenir de la ligne est mis en péril en raison de l’importance des travaux nécessaires à son exploitation et des coûts élevés de maintenance.
Trois phases de travaux étaient alors annoncées comme nécessaires par SNCF Réseau avec un coût de 400.000 euros pour des travaux en 2020, 900.000 euros en 2021 et un programme de remise en état étalé sur dix ans.
Cette ligne Volvic - Mont-Dore n’accueille plus de transports de voyageurs depuis 2015 et la fin du TER sur cet axe. Mais ce qui est désormais un « capillaire fret » dessert un client : la société des Sources du Mont-Dore en Auvergne (qui appartient au groupe Sources Alma, également propriétaire des sources de Chateldon dans le Puy-de-Dôme).
Environ 40 % de la production de l'usine d'embouteillage des eaux du Mont Dore est transportée par train.
En juillet, des solutions de financement (par l’État, la région, le Département et les collectivités locales) pour une première tranche de travaux ont permis de repousser l’échéance à fin 2021. Un sursis qui doit permettre une réflexion plus approfondie sur l’avenir de cet axe ferroviaire qui, pour SNCF Réseau représente, au niveau comptable, 23.000 euros de recettes par an alors les charges de maintenance s’élèvent à 1,2 million d’euros.
« Il y a eu des réunions, mais les suites se font attendre », explique Danielle Auroi, président de la nouvelle association.
La gare du Mont-Dore.
Autour de l’ancienne députée se retrouvent notamment des élus de tout bord. « Il y a un intérêt collectif, poursuit Danielle Auroi. Et on s’aperçoit que les collectivités ont mis de l’argent pour 2020 pour des travaux qui auraient dû être assurés par la SNCF qui a comme discours : si vous ne voulez pas qu’on ferme la ligne, il faut trouver des financements. Et ils font peser cette épée de Damoclès sur les collectivités. Ce n’est pas normal. »
Contradiction, contresens et incohérenceL'’association met aussi en avant la contradiction des risques de fermeture par rapport « aux annonces nationales et européennes ». « Un contresens et une incohérence » pour Danielle Auroi alors que les membres de l’association soulignent la volonté affirmée par le chef de l’État de sauver les petites lignes de chemin de fer et le fret ferroviaire.
« La disparition de cette ligne signifierait le transport par le tout camion de la production des eaux du Mont-Dore s’ajoutant à un trafic de ce type déjà dense », assure l’association qui a fait ses calculs : « Trente camions de plus circuleraient chaque jour sur une route de montagne, traversant plusieurs communes dont celle de Murat-le-Quaire qui serait la plus directement impactée. »
La société des Sources du Mont-Dore en Auvergne est actuellement la seule société client de la capillaire fret Volvic - Le Mont-Dore.
« Faire entrendre la voix des élus et des citoyens »D’où l’officialisation de cette nouvelle mobilisation pour une association souhaite également « réactiver à terme, le transport de voyageurs » : « Au moment de la lutte de tous contre les changements climatiques dans le cadre de la Cop 21, et dans celui de l’engagement de l’État à relancer le ferroviaire, afin de mieux faire entendre les voix des élus et citoyens concernés par cette situation, la nécessité d’un regroupement en association a pris tout son sens afin de pérenniser cette ligne. »
Le bureau de l'associationJean-Marc Boyer, président d’honneur, de Danielle Auroiprésidente, Jean-François Cassier secrétaire et Sébastien Dubourg trésorier, les présidents des communautés de communes concernées : Alain Mercier pour Dome Sancy Artense, Lionel Gay pour la communauté de communes du Massif du Sancy, Cédric Rougheol pour la communauté de communes Chavanon Combrailles Volcans.Eliane Serre, Violette Eyragne et Gérard Brugières sont également dans le bureau de l’association.
Gilles Lalloz