Covid-19 : l'hôpital Émile-Roux du Puy-en-Velay tire la sonnette d’alarme
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Seize patients au total atteints par le Sars-Cov2 hospitalisés mardi, le centre de prélèvement saturé : l’hôpital tire la sonnette d’alarme.
« Depuis mardi matin, la pression augmente aux urgences de l’hôpital ponot avec des malades Covid dont certains nécessitent des soins en réanimation. Il faudra envisager d’ouvrir des lits supplémentaires », déclarait mardi le docteur Thierry Delmas, chef des urgences du centre hospitalier Émile-Roux (CHER) au Puy.
« Un Covid, c’est pas grave quand vous êtes jeune, mais ça peut l’être quand vous avez plus de 60 ans »La capacité du service de réanimation est de 12 lits. Mardi après-midi, quatre lits étaient occupés par des malades atteints de covid - et parmi eux, deux personnes âgées vivant en Ehpad. 16 patients au total atteints par le Sars-Cov2 étaient hospitalisés à l’hôpital Émile-Roux mardi. Si la pression monte dans les jours à venir comme semblent le craindre les responsables de l’hôpital, 3 à 4 lits supplémentaires seront nécessaires.
« Il n’y a pas de foyer infectieux à l’hôpital »Autre mesure forte que pourrait être amené à prendre l’hôpital : « déprogrammer des chirurgies reportables », avançait le directeur afin d’affecter du personnel soignant au service réanimation. Avec deux ou trois cas de personnels soignants malades, « il y a très peu de contaminations à l’hôpital. On n’a pas de foyer infectieux. L’absentéisme n’est pas explosif, mais on doit ménager nos troupes : cette crise sanitaire peut durer minimum 9 mois… », précisait Jean-Marie Bolliet. Les dépistages du laboratoire du CHER tentent à confirmer une recrudescence de la maladie avec depuis le 1er septembre, 332 patients diagnostiqués positifs au Sars-Cov2 par le laboratoire du centre hospitalier Émile-Roux soit un taux de positivité moyen de 7,12 %. « Cependant, sur les deux dernières semaines, nous observons un taux de positivité de près de 15 %.
Tests : « on refuse des patients prioritaires »À ce jour, 98 % des patients testés sont prioritaires. « Le centre de prélèvements est saturé aujourd’hui et une réorientation des patients sur les autres laboratoires est nécessaire. Entre 140 et 190 prélèvements sont réalisés au quotidien, on essaie de voir comment monter à 250 », précisait le directeur. Autre mesure, anticiper le besoin en lits et la mise en place d’unités Covid sur l’ensemble du département. Selon la gravité des symptômes, la prise en charge des malades sera possible sur 15 lits d’aval Médecine, 21 lits d’aval SSR et 32 lits unités Covid.
Un virus plus virulent et un peu moins grave??« Le département a été relativement préservé lors de la première vague, notamment dans les Ehpad. Mais avec la seconde vague, il y a beaucoup de clusters en Ehpad (5 à 6 à ce jour), le virus est virulent car 30 à 40 % des résidents sont touchés et dans le même temps, il n’y a pas le caractère très grave de la première vague. On hospitalise, mais en proportion, on a l’impression qu’il y a un peu moins d’hospitalisations que lors de la première vague. Cela vient du fait qu’on dépiste plus, mais il n’en reste pas moins que ce sont des observations et qu’il est trop tôt pour tirer les enseignements », tenait à préciser le directeur de l’hôpital.
Respecter les gestes barrièresSi les médecins ne se prononcent pas sur le maintien de certaines manifestations : fête foraine du Puy, événements sportifs… ils insistent sur la nécessité de respecter les gestes barrières. « Il y a une certaine insouciance : un Covid, c’est pas grave quand vous êtes jeune, mais ça l’est quand vous avez plus de 60 ans et un facteur de risque?; et c’est très grave de 70 ans à 90 ans. Si tout le monde respectait les gestes barrières, on ne serait pas dans cette situation », insiste Marc Bouiller président de la CME (Commission médicale d’établissement). « Vivre avec un masque, c’est quand même vivre », rajoutait Jean-Marie Bolliet.
Nathalie Courtial