Un rapport de la Cour des comptes salue la gestion d'Auvergne-Rhône-Alpes entre 2015 et 2018
Auvergne-Rhône-Alpes est la Région fusionnée qui a le plus réduit ses dépenses de fonctionnement et le plus augmenté ses investissements, indique la Cour des comptes dans un rapport devant être publié mardi 24 septembre 2019.
Laurent Wauquiez n’a pas résisté à la tentation de dévoiler aux titres de la presse quotidienne régionale, ce lundi, à Lyon, le rapport que la Cour des comptes (CDC) doit présenter mardi sur la situation financière et la gestion des collectivités territoriales.Près de quatre ans après l’adoption de la loi NOTRé et la fusion de plusieurs régions, la CDC fait en quelque sorte un premier bilan. Et souligne une nouvelle fois les performances budgétaires réalisées depuis le début du mandat du président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes. Voici les principaux enseignements d’un rapport que nous avons pu consulter.
Hausse de la masse salariale contenue. En raison de nombreux transferts de personnels, les masses salariales ont globalement augmenté de 8,7 % dans les régions. Ayant engagé « une démarche de réduction des effectifs », Auvergne-Rhône-Alpes est une des rares qui a réussi à contenir la hausse (+ 2,9 %, à égalité avec Ile-de-France). En limitant le recours aux non-titulaires, Hauts-de-France a fait mieux (0,8 % de hausse).
Des dépenses de fonctionnement en forte baisse. Seules trois régions, les Hauts-de-France (-2,3 %), l'Ile-de-France (-8,1 %) et surtout Auvergne-Rhône-Alpes (-11,5 %) ont fait baisser leurs dépenses de fonctionnement depuis 2015. La Cour note que la Région, qui avait voté un plan de baisse de 300 millions sur le mandat, a réduit ses dépenses de 243 millions dès 2017. Des chiffres qui devraient alimenter un débat récurrent avec l’opposition, qui reproche à Laurent Wauquiez de tailler dans les budgets à la formation. D’autant que Pays-de-Loire a expliqué la hausse de ses dépenses par le plan « 500.000 » formations (38 M€ en 2017). Un plan qu’a boudé Laurent Wauquiez.
Capacité de désendettement améliorée. Auvergne-Rhône-Alpes a vu son épargne « augmenter de manière conséquente » pour atteindre un niveau « très élevé en 2018 », note la CDC : 24,1 % des recettes. C’est bien mieux que la tendance générale, même si elle est positive. Et comme l’encours de la dette de la Région baisse aussi, cette dernière a amélioré sa capacité de désendettement. « Alors qu’il fallait sept ans pour rembourser notre dette, il ne faut plus aujourd’hui qu’un peu plus de trois ans », se réjouit Laurent Wauquiez. La Région est la seule, avec la Normandie, à avoir fait baisser sa dette (de l’ordre de 0,7 %).
Des investissements en forte hausse, même si... Si « quasiment toutes les régions fusionnées ont augmenté leurs investissements », Auvergne-Rhône-Alpes arrive largement en tête à +78,8 % (+551 millions) devant la Normandie. Mais, note la CDC, les données brutes sont difficilement comparables d’une Région à l’autre, en raison d’une comptabilisation hétérogène des ressources venues de l’Europe. Hors fonds européens, les investissements d’Auvergne-Rhîone-Alpes n’ont augmenté que de 29,9 %. La CDC réclame à l’avenir une règle applicable à tous.
Sur la question des investissements, toujours, ce commentaire de la Cour rassurera peut-être des Auvergnats doutant de l’intérêt de la fusion :
« Il semble que la fusion ait accéléré l’investissement dans les régions fusionnées. Il est possible que l’effet taille ait conduit à des stratégies d’équipement plus ambitieuses. »
Fiscalité en baisse. Auvergne-Rhône-Alpes est une des seules régions, avec les Hauts-de-France, à avoir harmonisé le prix des cartes grises vers le bas, note la Cour des comptes. Une décision en faveur des Auvergnats, puisque les cartes grises étaient moins chères en Rhône-Alpes. L’occasion pour Laurent Wauquiez de rappeler que sa Région est la seule à avoir baissé la part qu’elle reçoit de Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TIPCE). Une décision prise en pleine crise des Gilets jaunes.
CLERMONT Hotel de région avec le sigle La Région Auvergne Rhone-Alpe
Un coût de la fusion maîtrisé. C’est en Auvergne-Rhône-Alpes que le coût de la fusion a été le moins élevé : 0,90 € par habitant. Hors bâtiments. Car la Région a conservé l’hôtel de Région de Clermont-Ferrand, où travaillent 450 personnes. « C’est un choix d’équilibre territorial. Nous garderons une présence à Clermont et à Grenoble », insiste Laurent Wauquiez.
Laurent Bernard