À cause des "destructions en masse", vous ne verrez plus ces vélos verts dans les rues
TRANSPORTS - Ces "vélos flottants" verts avaient fleuri dans les rues de Paris, Lille, Lyon ou Reims, déposés au hasard des trottoirs et à la disposition de tous. Mais c'est désormais fini. Ce samedi 24 février, la société Gobee a annoncé qu'elle se retirait du marché français. La raison? La destruction "en masse" de sa flotte de vélos.
Gobee.bike avait été la première société du genre à s'installer en France, avec une première implantation à Lille en octobre 2017. Mais cinq mois plus tard, le projet tourne court: la société chinoise a annoncé dans un communiqué la fin de ses services sur l'ensemble du territoire français et européen.
Début janvier, elle avait déjà renoncé à maintenir son activité à Lille et Reims, mais avait choisi de rester présente à Paris et à Lyon "voyant que le nombre de courses était en augmentation." Mais, "sur les mois de décembre et janvier, la destruction en masse de notre flotte s'est amplifiée", déplore Gobee, qui évoque "3400 vélos endommagés, environ 280 dépôts de plainte enregistrés auprès de la Police et près de 6500 réparations effectuées". Sur l'ensemble de sa flotte européenne, la société déplore 60% de matériel détruit.
Pour la société, ces dégradations sont le faits d'"individus le plus souvent mineurs encouragés par des contenus largement diffusés et partagés sur les réseaux sociaux." Elle a cependant assuré que l'intégralité des crédits et cautions seraient rendus aux utilisateurs.
Les "vélos flottants", une idée qui marche?
Entre octobre 2017 et février 2018, quatre services de "vélos flottants" ont ouvert à Paris: Gobee avec sa flotte vert pomme, les bicyclettes jaune citron de la start-up Ofo, orange chez Obike, et orange et gris pour Mobike.
Disséminés en ville, ces vélos sont géolocalisables via une application mobile. Ils se louent en scannant un code-barre, qui déverrouille l'antivol, moyennant 50 centimes la demi-heure. L'usager dépose ensuite le vélo où il le souhaite, sans l'attacher.
Mais, comme le déplore Gobee, ces engins sont exposés au vol et au vandalisme. A Paris, quelques minutes de marche suffisent pour apercevoir les épaves de vélos démembrés. Sur Twitter, des internautes signalent chaque jour des vélos "privatisés" dans des cours d'immeubles ou "inutilisables", aux roues et chaînes arrachées, jetés au milieu de détritus, d'une gare ou d'un rond-point.
Une borne GoBee Bike a fait son apparition à Malakoff #véloenlibreservicepic.twitter.com/TlYQPyiipP
— Enlarge your Paris (@EYParis) 12 février 2018
Pourtant, le modèle est viable assurent les patrons de ces entreprises. La société Ofo revendique ainsi "plusieurs milliers de trajets" quotidiens sur ses mille vélos parisiens. Si le directeur général reconnaît "quelques cas" de vandalisme "isolés", il assure que le modèle deviendra rentable "à grande échelle" et "sur le long terme".
C'est également le constat de Gobee: "En quelques mois, nous avons rassemblé autour de notre service plus de 150 000 utilisateurs en Europe. (...) En France, nos utilisateurs ont passé en moyenne 12 minutes sur nos vélos et ont parcouru 448 121 km depuis notre lancement", se félicite malgré tout l'entreprise dans son communiqué. "Il faut s'occuper en permanence d'un tiers du parc" mais les dégradations "font partie du business model", renchérit Alban Sayag, directeur général d'Obike France.
Mais certains élus comme Pierre Aidenbaum, le maire du IIIe arrondissement, se sont aussi inquiétés de leur stationnement gênant en dehors des parkings. La mairie de Paris a promis "d'encadrer et réguler" le service et espère financer de nouveaux "emplacements dédiés" grâce à une redevance imposée aux opérateurs. La ville a aussi demandé au gouvernement d'instaurer "une licence d'exploitation", définissant des obligations en matière de maintenance, transparence, ou qualité de service.
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