Corées: pas de réunion des familles sans retour de 12 Nord-Coréennes
Un haut responsable nord-coréen a exclu mercredi toute nouvelle réunion des familles déchirées par la guerre de Corée (1950-53) tant que des Nord-Coréennes qui se sont retrouvées au Sud ne seront pas renvoyées chez elles.
Pyongyang affirme que 12 de ses ressortissantes ont été enlevées tandis que Séoul dit qu'elles ont fait défection de leur propre initiative.
Les familles séparées par le conflit qui a pris fin il y a plus de 60 ans sont l'illustration la plus poignante de la division de la péninsule.
Les contacts directs entre le Nord et le Sud n'existent pas, pas même par téléphone. Nombre de ces familles ne savent pas si leurs parents, frères et soeurs ou enfants sont encore en vie.
Quelques réunions des familles ont été organisées ces dernières années à la faveur de relations moins tendues entre les deux frères ennemis, permettant à environ 4.000 Sud-Coréens de voir leurs proches pour la première fois depuis des décennies.
Il s'agit toujours d'occasions extrêmement chargées en émotion. La dernière d'entre elles a eu lieu en 2015, avant le gel des relations intercoréennes consécutif aux ambitions nucléaires nord-coréennes.
En début de semaine, les partis sud-coréens, de gouvernement comme de l'opposition, sont convenus de chercher à obtenir une nouvelle réunion en août à l'occasion de l'anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale.
Mais Kim Yong-Chol, du Comité nord-coréen pour l'unification pacifique de la Corée, a douché leurs espoirs.
"En ce moment, il y a une autre question plus urgente et plus pressante", a-t-il dit à l'AFP à Pyongyang.
D'après lui, les 12 Nord-Coréennes employées par un restaurant en Chine "sont détenues de force par la Corée du Sud", au côté de Kim Ryon-Hui, une couturière qui dit qu'elle veut rentrer en Corée du Nord.
"Elles doivent être rendues immédiatement", a-t-il déclaré.
Le père de Ri Ji-Ye, l'une des 12 serveuses, a poursuivi le responsable nord-coréen, est mort "en maudissant les forces conservatrices qui ont enlevé sa fille".
"Tant que Kim Ryon-Hui et les 12 autres femmes ne seront pas immédiatement renvoyées, il ne pourra jamais y avoir aucune sorte de coopération humanitaire. C'est notre position de principe".
Les défenseurs des droits de l'Homme expliquent que ceux qui sont renvoyés dans le pays reclus risquent de sévères châtiments.
Les 12 serveuses employées par un restaurant nord-coréen dans la ville chinoise de Ningbo avaient fait défection au Sud en avril 2016, faisant les gros titres des journaux sud-coréens qui parlaient de la plus importante défection de groupe recensée de longue date.
Séoul maintient qu'elles se sont enfuies volontairement mais Pyongyang affirme qu'elles ont été enlevées par les services de renseignements sud-coréens.
Elles étaient entre les mains des autorités sud-coréennes jusqu'en août 2016 mais depuis, n'ont pas fait d'apparition publique. Selon les médias sud-coréens, elles se sont inscrites à l'université mais demeurent sous le strict régime de protection réservé par Séoul aux personnalités ayant fait défection.