À Jarnages (Creuse), MCT Déménagements connaît cet hiver un niveau d'activité estival

Arrêtée pour cause de confinement en avril-mai, l’activité « déménagement » de l’entreprise de Madeleine Peyrot, basée à Jarnages (Creuse), connaît un niveau jamais vu à cette période.

Ambiance studieuse dans les locaux de MCT Déménagements en ce lundi 28 décembre à Jarnages. Madeleine Peyrot, la gérante, et deux de ses collègues s’affairent à des tâches administratives dans un bureau chauffé tandis qu’un chauffeur routier vient demander où déposer une partie de sa cargaison.

Les déménagements ont doublé

« On a une activité comme en été ! », se réjouit Madeleine Peyrot. « On fait 5, 6 déménagements par jour contre 2 ou 3 d’habitude. » Une activité inhabituelle pour cette période, jamais vue depuis qu’elle s’est lancée dans cette aventure entrepreneuriale qu’est MCT Déménagements il y a 18 ans. Et il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, le confinement du printemps a repoussé une partie des déménagements vers la seconde partie du calendrier de 2020. Ensuite, et de ce point de vue, Madeleine Peyrot confirme une tendance pressentie lors du confinement et confirmée ensuite par plusieurs indicateurs, notamment ceux des agences immobilières : « Les gens partent de la ville pour la campagne, étant donné que le télétravail s’est développé. Il y a aussi certains qui prennent leur retraite », estime Madeleine Peyrot.

Les Franciliens débarquent en force

Et parmi ces néo-Creusois, « énormément de Parisiens » selon elle. Pour preuve, elle sort son agenda avec les numéros des départements de départ et d’arrivée du déménagement. Si le numéro 23 pour la Creuse sort souvent en second, signe qu’il est département d’arrivée, il apparaît des fois en premier, ce qui signifie que des Creusois quittent aussi le département. Mais globalement, ce sont surtout les numéros 78 (Yvelines), le 91 (Essonne), le 94 (Val-de-Marne), le 92 (Hauts-de-Seine) et le 77 (Seine-et-Marne), qui noircissent effectivement le cahier sur les derniers mois écoulés, de septembre à décembre.

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Conséquence directe : la gérante, qui, comme de coutume, a procédé à des recrutements complémentaires en contrat à durée déterminée pour la période estivale, a dû les prolonger jusqu’à aujourd’hui pour faire face à la charge de travail. Et elle pourrait procéder de la même manière en janvier, puisque le planning du mois s’annonce tout aussi chargé. Au final, malgré l’arrêt de l’activité déménagement pendant le premier confinement - lors duquel la société a été obligée de mettre une partie de son personnel en chômage partiel - MCT Déménagement devrait retomber sur ses pattes. « On a pratiquement récupéré les deux mois au niveau du chiffre d’affaires », indique Madeleine Peyrot.

Faiblesse du transport routier

L’activité anormalement élevée des déménagements de cet hiver va même modifier la structure du chiffre d’affaires de l'entreprise, qui possède également une activité de transport routier. « Normalement, ça fait 50/50 au niveau du chiffre d’affaires mais là on va peut-être être sur du 60/40 en faveur des déménagements. » Un léger basculement qui s’explique aussi par la faiblesse de l’activité « transports routiers ». « Ça a beaucoup ralenti, assure Madeleine Peyrot. Il n’y a qu’à voir sur la bourse de fret. On n’a pas énormément de lots. C’est compliqué. » 

 

Daniel Lauret