Ces scènes improbables auxquelles le public a assisté ce vendredi soir au palais de justice de Cusset (Allier)

Afin d'ouvrir la salle d'audience du tribunal de Cusset au grand public, et de faire découvrir (notamment aux plus jeunes) le déroulement d'un procès, les acteurs de la justice locale organisaient ce vendredi soir une audience fictive sur le thème de Harry Potter.

Et c'est peu dire que cette soirée spéciale a donné lieu à quelques scènes insolites et improbables. En voici une petite sélection. 

Une immense file d'attente devant le palais de justice

Il y a parfois des audiences (réelles, celles-ci) qui attirent du monde dans les locaux du palais de justice. Jamais pourtant ce dernier n'avait attiré une foule semblable à celle de ce vendredi soir. Dès 19 heures, et alors que le procès fictif de Lucius Malefoy (ennemi juré de Harry Potter) devait débuter à 20 heures, une file d'attente immense s'est formée, devant le tribunal.

Il y avait là de nombreuses familles et enfants déguisés, qui n'auraient manqué ce rendez-vous pour rien au monde, et se réjouissaient de pouvoir découvrir le monde de la justice de façon ludique. Hélas, par manque de place dans la salle d'audience, tout le monde n'a pas pu rentrer...     

Procès Harry Potter au T.G.I : les fans de la saga au rendez-vous. 

Une salle d'audience transformée en antre de la magie

Afin de rendre ce procès le plus crédible possible, et afin aussi de se plonger pleinement dans l'univers de Harry Potter, les équipes du tribunal avaient tout prévu. Sous l'impulsion de Laurent Béard (substitut du procureur, initiateur de cette soirée), tous les acteurs de la justice, des magistrats aux avocats, avaient pris de leur temps libre pour établir une vraie procédure de justice et pour acheter de quoi se déguiser et décorer la salle d'audience.

Ainsi, à renfort de toiles d'araignées, de fumée grisâtre et de chandelles (entre autres), cette dernière s'est transformée en vrai antre de sorciers et magiciens. 

Procès Harry Potter au T.G.I :  la salle décorée.

Des acteurs de la justice qui échangent leurs rôles

En plus de déguisements particulièrement travaillés et soignés, les acteurs de la justice ont profité de ce drôle de procès pour échanger leurs fonctions respectives. Chacun a eu un rôle nouveau à jouer, le substitut Laurent Beard et l'ancien bâtonnier Bernard Truno se muant par exemple en présidents du tribunal.

 

Le procureur de la République Eric Neveu, s'est lui transformé en avocat de Lucius Malefoy, le prévenu accusé de « violences aggravées sur son petit elfe vulnérable ». L'habituelle bâtonnière de l'ordre des avocats, Fabienne Causse, s'est de son côté transformée...en procureure de la République. L'occasion pour chacun de volontiers rentrer dans l'emphase et dans l'échange de petites piques, forcément savoureuses pour les habitués du tribunal...et pour le public présent ce vendredi (voir vidéo ci-dessus). 

Un Code pénal remplacé par un Code...de la magie

À procès spécial, justice rendue de manière un peu spéciale également. Ainsi, au lieu du traditionnel Code pénal qui prévaut traditionnellement en audience correctionnelle, le prévenu a, en l'espèce, été jugé d'après les textes de la Convention européenne des sorciers et du code de la procédure magique. Des outils de référence avec lesquels les magistrats du tribunal, parmi lesquels des membres du public qui avaient été tirés au sort, n'ont pas transigé. Et, en vertu de cette justice "magique", Lucius Malefoy  a été condamné...et envoyé en détention sur l'île d'Azkaban, la prison des sorciers dans le monde de Harry Potter.

Un contrôle de baguettes renforcé à l'entrée du tribunal

Procès Harry Potter au T.G.I : le contrôle des baguettes.

Sécurité oblige, et au vu de la foule qui voulait rentrer dans le tribunal, les fouilles ont été renforcées à l'entrée du tribunal. Et les agents de sécurité d'un soir, grimés dans leurs costumes noirs de sorciers, n'ont pas plaisanté avec les règles : le contrôle des baguettes magiques était obligatoire ! Et chacun des enfants s'y est prêté avec sourire, heureux de pouvoir assister à un procès forcément inoubliable.

Pierre Geraudie