Une automobiliste condamnée par la justice pour avoir blessé un motard après un refus de priorité à Vichy
Une automobiliste, qui avait blessé le pilote d’une moto, à Vichy, en septembre 2018, en lui refusant la priorité à une intersection, a été condamnée à une peine de jours-amende, ce mardi, en correctionnelle.
« C’est un accident qui peut arriver à tout le monde », a concédé Yves-Armand Frassati, le président du tribunal de grande instance de Cusset. « Mais il y a une faute qu’il faut sanctionner. » Alors qu’elle se trouvait à un stop, à Vichy, le 20 septembre 2018, une automobiliste, dont le casier judiciaire ne fait état d’aucune condamnation, a refusé la priorité à une moto, causant involontairement de graves blessures au pilote.
Le motard « projeté sur six mètres »« Je suis tellement désolée », a déclaré la prévenue, ce mardi, à la barre du tribunal qui devait la juger pour refus de priorité et blessures involontaires. « Je n’étais pas pressée ce jour-là. Au stop, j’ai laissé passer plusieurs voitures. J’ai regardé dans mon rétroviseur et j’ai redémarré sans regarder à nouveau devant… »
Le motard a vu le véhicule de la prévenue traverser la chaussée et le heurter de plein fouet. Bilan : une fracture ouverte du tibia, un péroné cassé et une opération suivie d’une période de convalescence en fauteuil roulant puis en béquilles. « Il a été projeté sur six mètres », a précisé l’avocate du pilote, avant de demander que soit ordonnée une expertise médicale pour évaluer les séquelles de son client.
« Son permis lui est indispensable pour se rendre au travail »
C’est la deuxième fois que le tribunal avait à statuer sur ce dossier. Dans le cadre d’une composition pénale d’abord, la justice avait proposé une suspension temporaire du permis de conduire de l’automobiliste.
« Nous avions refusé cette proposition », a expliqué le conseil de la prévenue. « C’est une faute d’inattention. Elle n’avait pas consommé d’alcool, ni de drogue. Elle travaille dans un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr). Son permis lui est indispensable pour se rendre au travail, et véhiculer les résidents lors de sorties. »
Une peine de 60 jours-amendeLe tribunal a entendu ces arguments. Il a reconnu la prévenue coupable des faits et l’a condamnée à une peine de 60 jours-amende à 10 €, 200 € de contravention pour le refus de priorité et 700 € pour couvrir les frais de justice de la victime.
Il a également ordonné une expertise médicale pour connaître les éventuelles séquelles consécutives à l’accident et renvoyé les demandes de dommages-intérêts de la victime à une audience fixée le 18 novembre.
Estelle Dissay