Un comité loup va se réunir prochainement dans le Cantal
La Direction départementale des territoires a souhaité faire le point sur la gestion du loup dans le Cantal et sur les mesures mises en oeuvre sur le terrain.
« Le sujet loup est un sujet éminemment important pour le département du Cantal à forte identité liée à l'élevage. Le sujet est pris très au sérieux », fait savoir Mario Charrière, directeur de la DDT (direction départementale des territoires). Et pour en témoigner, le responsable a fait le point sur la situation dans le Cantal où il confirme la présence « avérée » du prédateur. « On a des indices, des traces de pas, d'urine, des poils... », souligne le responsable, avant de tempérer : « Sur les questions de prédation, la question reste ouverte ».
Avant la fin du mois de maiAinsi, a-t-il annoncé la réunion d'un comité loup, avant la fin du mois de mai.« C'est préconisé par le plan national loup. C'est-à-dire qu'il associe plus clairement les problématiques de loup et d'élevage. Avant ce n'était pas exprimé aussi clairement la relation entre la présence du loup et la préservation dupastoralisme », explique Philippe Hobé, responsable du service environnement et risques naturels. Dans le Cantal, ce comité rassemblera l'État, la profession agricole via la chambre d'agriculture, la fédération départementale des chasseurs, ainsi qu'un représentant des élus du Cantal. « Notre action se fait dans le cadre du plan loup, complète le directeur de la DDT, avec un pilotage sous l'égide du préfet de Région AuRA qui est le préfet coordonnateur national, et sous l'égide du préfet du département. »
« Permettre à nos éleveurs de continuer à exercer leur activité »Outre le volet communication, ce comité loup va poursuivre et amplifier les travaux et la réflexion déjà amorcés sur ce dossier en lien étroit avec différents acteurs, notamment la chambre d'agriculture du Cantal. « Permettre à nos éleveurs de continuer à exercer leur activité, car ils sont légitimes ! Pour cela, nous souhaitons être à leurs côtés et conduire les meilleurs travaux pour que ces éléments puissent être intégrés dans les réflexions actuellement conduites sur les évolutions du plan loup [...] Il y a des évolutions pressenties puisqu'on arrive aux 500 individus (en France). L'idée était qu'il y ait une population de taille suffisante pour être pérenne. Ce moment-là est peu ou prou le moment actuel. Des évolutions sont à l'étude, les travaux sont en cours pour dire comment les choses vont évoluer. »
« Volonté de communication »Mario Charrière insiste également « sur sa volonté de communication ». « En revanche, nous communiquons simplement des éléments qui sont avérés, confirmés selon des protocoles validés au niveau national, qui sont très cadrés. Lorsque nous n'avons pas de certitudes, l'expression consacrée, prévue dans le protocole, est loup non exclu. À certains moments, on peut dire loup exclu par rapport aux éléments que l'on repère sur le terrain, et l'expertise est trèssérieuse ! » C'est le cas pour l'attaque qui s'est produite à Collandre avec 21 bêtes tuées, le 5 mai dernier. Le directeur de la DDT confirme « l'acte de prédation mais exclut la responsabilité du loup », selon les conclusions de l'expertise.Dans le cas de l'attaque de brebis à Collandres, le 5 mai dernier, la DDT confirme « l'acte de prédation mais exclut la responsabilité du loup selon les conclusions de l'expertise ».
Depuis le début de l'année, 13 constats de dommage ont été réalisés : 8 constats pour lesquels la responsabilité du loup est écartée ; 3 constats où le loup est non exclu sur Trizac, Laroquevieille et Thiézac ; 2 constats sont en attente d'expertise à Vic-sur-Cère et Oradour.L'an dernier, 36 constats de dommage avait été réalisés(15 constats pour lesquels la responsabilité a été écartée et 21 constats où le loup n'a pas été exclu).
Gestion du loupCellule de veille élargie à de nouveaux acteurs, indemnisations, accompagnement, autorisation de tir de défense, prise en compte de la dimension humaine... Mario Charrière a également fait le point sur la gestion du loup dans le département, à travers l'engagement de ses services en lien étroit avec l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) « qui effectue des relevés selon un protocole national ». « Chaque fois qu'il y a prédation, ça impacte un acteur du territoire et ça le touche profondément parce qu'il y a une dimension forte entre l'éleveur et ses animaux ; une dimension économique importante. C'est donc en pleine conscience que nous agissons. Nous essayons d'avoir cette réactivité, cette proximité et cette dimension humaine nécessaire. »
Le directeur de la DDT a évoqué le classement en « zone de présencepermanente ». « On l'analyse et on devrait avoir des éléments très bientôt. La réalité, c'est que l'on a coché toutes les cases. Tous les éléments sont réunis pour qu'on ait une probabilité d'y passer. »
RenseignementsSite : Dreal AuRASite : ONCFS Site : www.loupfrance.fr
Chemcha Rabhi