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Март
2018

Nicolas Sarkozy au 20h: les 6 arguments de sa défense à l'épreuve des faits

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Nicolas Sarkozy au 20h: les 6 arguments de sa défense à l'épreuve des faits

POLITIQUE - Vingt-quatre heures après sa garde à vue et sa mise en examen dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy s'est expliqué ce jeudi au journal de 20h de TF1. Formellement accusé de "corruption passive", "financement illégal de campagne électorale" et "recel de fonds publics libyens", placé sous contrôle judiciaire, l'ancien président de la République y a livré sa version avec fougue et combativité, dénonçant la "monstruosité" des faits qui lui sont reprochés.

"Je dois aux Français la vérité: je n'ai jamais trahi leur confiance", a-t-il déclaré en témoignant de "la profondeur de (son) indignation". "Il n'y a que la haine, la boue, la médiocrité, la calomnie", a-t-il accusé au cours de cet entretien de plus de 25 minutes, durant duquel il a systématiquement dénigré ses accusateurs, martelé son engagement contre le colonel Kadhafi en 2011 et a assuré n'avoir été confronté à aucune preuve matérielle pendant sa garde à vue.

Une ligne de défense adoptée dès les premières révélations de Mediapart mi-2011, puis en pleine campagne présidentielle de 2012, et qui n'a pas beaucoup évolué depuis. Devant les juges qui lui signifiaient sa mise en examen et dont Le Figaro a publié la retranscription sans préciser de quelle source elle émanait tout comme sur le plateau de TF1, Nicolas Sarkozy a en réalité repris plusieurs des arguments qu'il a pu étrenner ces six dernières années.

Ces justifications résistent-elles à l'examen des faits? Voici quelques éléments de contexte.

Sarkozy a fait tomber Kadhafi, preuve qu'il ne lui était pas redevable

Ce qu'il dit: Face à ceux qui l'accusent d'avoir bénéficié du soutien financier du régime du colonel Kadhafi, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois invoqué un argument de bon sens pour écarter les soupçons: il ne pouvait pas avoir été financé par Kadhafi puisqu'il a contribué à sa chute. "J'aurais pas été très reconnaissant", glissait-il en 2012 dans une allusion à son rôle de premier plan au sein de la coalition internationale qui participa militairement à la chute du dictateur libyen en 2011. "Sans mon engagement politique, ce régime serait sans doute encore en place. [...] Croyez-vous que si j'avais la moindre chose à me reprocher en la matière, j'aurais été assez bête, assez fou pour m'attaquer à celui qui m'aurait à ce point financé?", a-t-il plaidé ce mercredi devant les juges d'instruction.

Ce qui mérite d'être rappelé: Nicolas Sarkozy oublie systématiquement de rappeler le rôle qu'il a joué dans la réhabilitation internationale du colonel Kadhafi au lendemain de son élection présidentielle. Alors banni du concert des nations pour son implication dans le financement du terrorisme, le guide libyen avait autorisé la libération des infirmières bulgares, ramenées en France dans un avion de la République par l'éphémère première dame Cécilia Sarkozy. En décembre de la même année, Kadhafi était reçu à Paris pour une visite de cinq jours aussi ostentatoire qu'embarrassante pour le chef de l'Etat. Une tente était installée dans les jardins de l'Hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de l'Etat, et le Guide suprême bénéficiait de deux entretiens avec Nicolas Sarkozy ainsi qu'un dîner. A l'époque, l'Elysée vantait "une étape significative dans le retour progressif de la Libye au sein de la communauté internationale". La presse évoquait alors un possible "renvoi d'ascenseur" au sujet des infirmières bulgares. Ce que Nicolas Sarkozy a sous-entendu sur le plateau de TF1: "c'est à la suite de leur libération que Kadhafi est revenu".

Il n'y a pas de preuve matérielle

Ce qu'il dit: "Je suis accusé sans aucune preuve matérielle", s'est défendu Nicolas Sarkozy devant les juges d'instruction avant de remettre le couvert sur le plateau de TF1. Entre le 16 mars 2011 et sa mort en octobre, "Kadhafi avait 7 mois pour tout mettre sur la table. Pas un document, pas un compte, pas une preuve. Il n'y a que la boue, la haine, la médiocrité", a-t-il détaillé. Au nom de la présomption d'innocence, l'ancien chef de l'Etat a toujours revendiqué qu'on lui apporte les preuves de son implication. "Monsieur Kadhafi, qui est connu pour dire n'importe quoi, avait même dit qu'il y avait des chèques, que son fils les produise", ironisait-il déjà en 2012.

Ce qui mérite d'être rappelé: Les éléments matériels (photographies, éléments d'agenda impliquant directement l'ancien président) ne sont effectivement pas légions dans cette affaire tentaculaire vieille de plus de 10 ans. La justice dispose toutefois de documents libyens (dont Nicolas Sarkozy conteste l'authenticité ou la véracité) accréditant le scénario de versements de sommes d'argent. De nombreux témoignages nourrissent par ailleurs le dossier. Les juges disposent, d'une part, des témoignages d'anciens dignitaires libyens et de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, et, d'autre part, d'indices en lien avec des transactions suspectes qui accréditent la thèse d'un financement libyen. Les juges ont-il obtenu de nouveaux éléments issus d'investigations internationales? Selon Le Monde, plusieurs anciens responsables du régime déchu de Mouammar Kadhafi ont livré de nouveaux éléments à la justice ces dernières semaines.

Les sources qui l'accusent ne sont pas fiables

Ce qu'il dit: Qu'il s'agisse des anciens dignitaires libyens, dont le colonel Kadhafi et son fils, ou témoignages des hypothétiques intermédiaires, comme Ziad Takieddine, Nicolas Sarkozy n'a jamais cessé de marteler qu'ils ne pouvaient constituer des sources crédibles. Soit parce que leurs accusations sont intervenues dans un contexte de guerre avec la France, soit parce qu'ils ne sont pas des "témoins de moralité" et/ou ayant déjà maille à partir avec la justice. Sur TF1, l'ancien président n'aura eu de cesse d'accabler ses détracteurs, dont "Kadhafi et sa bande", le dictateur était volontiers décrit comme un drogué et "un illuminé" dont la parole ne peut pas être prise au sérieux. Au sujet de Ziad Takieddine, qui affirmait l'avoir rencontré à Paris "autour du 27 janvier 2007" pour lui remettre une valise de billets, Nicolas Sarkozy a aussi assuré: "il n'a pas de chance cet escroc, parce que j'ai la preuve que le 27 janvier je n'étais pas à Paris. J'étais en Avignon. Le 28 janvier je n'étais pas à Paris, j'étais en Avignon [...] le 26 janvier, je n'étais pas à Paris, j'étais en Poitou-Charentes [...] le 25 janvier dans l'après-midi je n'étais pas à Paris, j'étais à Saint-Quentin".

Ce qui mérite d'être rappelé: De nombreux témoignages évoquant le versement de sommes d'argent à Nicolas Sarkozy ont effectivement fait surface au moment de la rupture entre la France et le régime du colonel Kadhafi en 2011. Ce qui peut accréditer le scénario d'une manipulation du clan Kadhafi visant à punir Nicolas Sarkozy dans son rôle prééminent dans la guerre de Libye. Autre élément à décharge, comme l'a précisé l'ancien président, les témoignages ne concordent pas tous sur le montant des sommes effectivement versées à Nicolas Sarkozy. Mediapart rappelle néanmoins à raison que certains cadres de la Libye post-Kadhafi, dont l'éphémère chef de l'Etat Mohamed el Megarief, ont confirmé la thèse de ces versements. S'agissant de l'homme d'affaires Ziad Takieddine, principal accusateur dans ce dossier, l'ancien beau-frère par alliance de Mouammar Kadhafi a été condamné à plusieurs reprises pour diffamation. Si Nicolas Sarkozy affirme ne pas l'avoir rencontré depuis 2004, l'enquête judiciaire en cours aurait en revanche confirmé les liens entre Takkiedine et l'entourage de l'ancien président, dont son bras droit Brice Hortefeux. Par ailleurs, comme l'a repéré Buzzfeed, Nicolas Sarkozy se trouvait bien à Paris "autour du 27 janvier 2007" puisqu'il y avait assisté à une cérémonie en hommage à l'Abbé Pierre à Notre-Dame-de-Paris. Sous les verrous en Grande-Bretagne, Alexandre Djouhri, présenté comme un autre intermédiaire potentiel, n'a de son côté pas encore pu être interrogé par la justice française.

Le "document libyen" est un faux

Ce qu'il dit: Pièce-maîtresse brandie en pleine campagne présidentielle de 2012, le "document libyen" dévoilé par Mediapart accréditant pour la première fois le scénario d'un versement de 50 millions d'euros a toujours été présenté par Nicolas Sarkozy comme un "faux". Devant les juges puis longuement au 20h de TF1, l'ancien président s'est abrité derrière un extrait du rapport des enquêteurs réalisé suite au dépôt de sa plainte, évoquant une "forte probabilité pour que le document produit par Mediapart soit un faux". Rebelote sur le plateau de TF1 où Nicolas Sarkozy a exhibé le rapport d'enquête en se contentant de relire le même extrait.

Ce qui mérite d'être rappelé: Cet extrait présenté par Nicolas Sarkozy est tronqué et il a surtout été démenti par d'autres investigations et deux décisions de justice. Poursuivi pour faux et usage de faux ainsi que diffusion de fausse nouvelle, Mediapart a remporté son procès en première instance, puis en appel. Nicolas Sarkozy s'est depuis pourvu en cassation.

La justice a déjà exclu tout financement illégal de sa campagne de 2007

Ce qu'il dit: Sur TF1, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il avait déjà été mis en examen dans le cadre d'un volet de l'affaire Bettencourt portant sur le financement de sa campagne de 2007. A l'époque, l'ancien président était accusé "d'abus de faiblesse" sur la milliardaire pour lui soutirer de l'argent en liquide. Il a finalement bénéficié d'un non-lieu, ce qui l'incite à penser qu'il en sera de même s'agissant de l'affaire du financement libyen. Sur TF1, NIcolas Sarkozy a par ailleurs démenti les accusations invoquant la circulation d'argent liquide pendant sa campagne de 2007, brandissant le pourcentage de "0,0018%" de ses dépenses officielles.

Ce qui mérite d'être rappelé: S'il a effectivement été mis hors de cause dans cette enquête, ceci ne constitue pas pour autant un blanc-seing s'agissant des accusations portées depuis la Libye, sur lesquelles d'autres magistrats enquêtent. Quant à la circulation d'espèce, elle fait partie des éléments à charge. En septembre 2017, un rapport des policiers anti-corruption de l'Oclciff a révélé l'"ampleur de la circulation d'espèces" dans l'entourage du candidat Sarkozy pendant sa campagne victorieuse, conduisant à élargir l'enquête à des soupçons de "financement illégal de campagne électorale". Eric Woerth, trésorier de la campagne, et son adjoint, Vincent Talvas, ont assuré qu'il s'agissait de récompenser les membres de l'équipe, via des enveloppes contenant de 200 à 2.000 euros. Interrogés sur l'origine des fonds, ils soutiennent qu'ils proviennent de dons anonymes par courrier, une explication "captieuse" pour les enquêteurs, démentie par d'autres témoignages.

C'est de l'acharnement

Ce qu'il dit: Depuis le début de l'affaire, Nicolas Sarkozy s'est toujours présenté comme une victime, qu'il s'agisse d'un complot ourdi par "Kadhafi et sa bande" ou des médias, en premier lieu Mediapart, cette "officine de gauche", qui ne jurent que par sa perte. Ce jeudi soir sur TF1, l'ancien président s'est surtout présenté comme un symbole de la fonction présidentielle, liant son destin personnel à celui de la France et multipliant les griefs vis à vis du traitement judiciaire qui lui est réservé. "C'est la France, c'est la fonction présidentielle qui est en cause et on la met au même niveau qu'une bande d'assassins", s'est-il indigné en affirmant avoir subi "150 heures de garde à vue et d'interrogatoires divers dans les différents dossiers qu'on a montés contre moi".

Ce qui mérite d'être rappelé: Ancien président de la République et figure politique incontournable de ces 20 dernières années, Nicolas Sarkozy n'en demeure pas moins un justiciable comme un autre. Sa garde à vue de moins de 48 heures obéissait aux règles élémentaires du droit qu'il a grandement contribué à forger en tant que législateur puis chef de l'Etat. Certains magistrats sont allés jusqu'à estimer qu'il avait bénéficié d'un traitement de faveur en ayant le droit de repasser chez lui pour dormir quelques heures. "Quel est le candidat qui a jamais vu sa campagne mise au laser comme moi?", s'est-il indigné. Si son épopée judiciaire est effectivement unique, les faits qui lui sont reprochés sont eux aussi d'une gravité exceptionnelle. Pour la première fois dans l'histoire de la République, des magistrats estiment détenir des indices graves et concordants qu'un candidat victorieux à la fonction présidentielle a obtenu des sommes potentiellement colossales d'une puissance étrangère. Présumé innocent et désormais mis en examen, ce dernier a désormais accès au dossier d'instruction pour organiser sa défense.

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