Le groupe Carlet dans le Puy-de-Dôme : fidélité, proximité et résilience

L’emblématique modèle de Volkswagen, la Golf, fête en 2025 ses 50 ans, avec une nouvelle version qui sera dévoilée en septembre. À Aubière, mais aussi à Thiers et Riom, ses deux antennes, le Groupe Carlet entend célébrer cet anniversaire comme il se doit, d’autant que son directeur Laurent Boulet franchira lui aussi le cap du demi-siècle cette année.

Voilà cinq ans qu’il dirige un groupe qu’il a rejoint en 1996 et dont il a gravi les échelons. « Faire grandir les employés en interne, c’était la culture de Jacques Carlet, à laquelle j’adhère aussi. Aujourd’hui, la majorité des cadres et managers qui travaillent chez nous ont entre vingt-cinq et trente ans dans l’entreprise. »

250 employés dont 220 à Aubière

Jacques Carlet, fondateur de la concession en 1987, l’a cédée vingt ans plus tard au groupe VGRF, leader de la représentation de Volkswagen en France, qui emploie 3.500 personnes sur quatre-vingts sites. Carlet en rassemble dont trois et 250 employés, dont 220 à Aubière.Le concessionnaire dispose d'équipes assurant réparation et maintenance des véhicules. Photo Richard Brunel

Le concessionnaire déploie son activité autour de quatre marques (Volkswagen, Audi, Skoda et Volkswagen utilitaires). Il commercialise environ 4.800 véhicules par an, la moitié en neuf, l’autre en occasion, à 60 % pour une clientèle de particuliers, 40 % pour des professionnels. « Il y a dix ans, c’était plutôt 80/20, se souvient Laurent Boulet. La bonne logique, c’est 50/50, à l’image de ce que l’on voit dans les grandes métropoles. Pour nous, le particulier reste crucial. Nous avons un taux de fidélisation des clients important car nous offrons un service de proximité reconnu et avons une bonne image de groupe familial, à taille humaine. Le nom de Carlet est associé à cette image. C’est la raison pour laquelle il a été conservé après le rachat. »

Équipe dédiée aux professionnels

Aller vers le 50/50 et accroître la clientèle d’entreprises, signifie les accompagner avec des prestations spécifiques. « Nous avons constitué une équipe dédiée, Carlet solution pro, avec un fiscaliste qui étudie les possibilités d’optimisation fiscale des parcs automobiles. Il peut être compliqué pour un chef d’entreprise de faire les bons choix dans ce domaine. Nous lui proposons un diagnostic et une solution adaptée. »

En termes de chiffre d’affaires, le Groupe Carlet a clôturé 2023 à 158 M€, boosté par la relance post-Covid. « En 2019, nous étions autour de 130 M€. Nous pensons que nous n’aurons pas les mêmes effets de rattrapage en 2024, mais avec l’électrification, les prix des véhicules augmentent, ceux des pièces aussi. Il en résulte une augmentation naturelle du chiffre d’affaires sur tous nos métiers, la vente de véhicules et de pièces ainsi que l’entretien et le service. »

Repenser l’ergonomie du site

Parce qu’il faut s’adapter sans cesse dans un secteur en forte évolution, pas seulement en raison de l’électrification – « Aujourd’hui, six véhicules sur dix sont loués et non pas achetés, c’est même neuf sur dix chez les professionnels », souligne Laurent Boulet – Carlet a entrepris de lourds travaux (entre 8 et 10 M€ d’investissement) à Aubière « pour repenser l’ergonomie du site et l’ouvrir à de nouvelles perspectives ». Et ce après le grand incendie d’octobre 2021 qui a totalement détruit la carrosserie et endommagé l’atelier de mécanique attenant. Ces deux activités se poursuivent dans des locaux voisins ou près du CHU en attendant la fin des travaux dans dix-huit mois. Outre ses locaux préservés, le Groupe Carlet disposera alors, sur sa base aubiéroise, d’une carrosserie moderne, d’un centre de réparation dédié aux batteries de véhicules électriques et d’un espace commercial réservé aux véhicules d’occasions.

« Cet incendie, survenu en fin de journée, n’a heureusement pas fait de victime, rappelle le directeur. Il s’agit à présent de dépasser ce malheur et d’apporter de la croissance à l’entreprise ».

Laurent Boulet, directeur. Photo Richard Brunel.Ce qui devrait déboucher sur des emplois supplémentaires (entre 10 et 15 % de hausse de l’effectif, prévoit le directeur) à pouvoir notamment via la filière de l’apprentissage, en lien avec l’Institut des métiers de Clermont-Ferrand pour les métiers de carrosserie et mécanique, ou une école interne au groupe VGRF, située près de Lyon, pour la vente. « C’est un de nos leviers d’embauche, je crois beaucoup à cette filière », ajoute Laurent Boulet. Autant de futurs employés qui, à leur tour, feront vivre le Groupe Carlet et grandiront avec lui.Photo Richard Brunel

Patrice Campo