Effets secondaires et conséquences lourdes : le combat d'une jeune femme de Moulins contre le syndrome des ovaires polykystiques
Diane Lopes, 24 ans, est atteinte du syndrome des ovaires polykystiques. Bénévole dans une association nationale, depuis le début de l'année, elle se bat pour le faire connaître.
Elles seraient plus de trois millions de femmes françaises, soit une femme sur dix, à souffrir du syndrome Stein-Levental. Diana Lopes, assistante administrative à Moulins, en fait partie.
Il y a six ans, la jeune femme a été diagnostiquée porteuse du syndrome, également appelé, des ovaires polykystiques (SOPK). Il se traduit par la présence anormale de follicules qui ne sont pas arrivés à maturité, stockés dans les ovaires.
Pas de traitement curatif dédié« À 17 ans, je n’avais encore jamais eu de règles, j’ai consulté un gynécologue qui a réalisé un bilan sanguin et une échographie. Le diagnostic est tombé rapidement », confie Diana. S’en suivent six années compliquées, à accumuler les soins inefficaces. Parce qu’il n’existe pas encore de traitement curatif, seulement quelques médicaments ou hormones qui ne traitent qu’un symptôme isolé.
Retrouvailles entre des jeunes mamans et les sages-femmes qui les ont aidées à accoucher à Guéret
Des effets secondaires lourdsPour compliquer encore davantage la prise en charge, le syndrome se manifeste différemment chez chaque patiente et donne lieu à autant de symptômes que de femmes. « Chez moi, l’absence de règles, l’hyperpilosité, une importante prise de poids et le développement de tâches brunes sur mon corps étaient tous des conséquences de ce syndrome », énumère Diana.
Des désagréments, parfois minimes, qui n’alertent pas forcément. Beaucoup mettent du temps à consulter et près de la moitié des femmes qui souffrent du SOPK ne le sauraient même pas. Une méconnaissance populaire que Diana souhaite combattre : « Une fois chez un médecin, les symptômes sont bien maîtrisés par les professionnels de santé et le diagnostic rapide. »
Trois quarts des femmes atteintes du SOPK sont concernées par des problèmes de fertilité.
Des conséquences sérieusesPourtant, les conséquences peuvent être sérieuses : diabète, cholestérol ou problèmes thyroïdiens. Et, pour les trois quarts d’entre elles, le syndrome aboutit à l’infertilité. Diana l’a appris, à ses dépens, après plus de huit mois de tentatives. « Je n’arrivais pas à tomber enceinte, le couperet est tombé : je vais devoir consulter une gynécologue sensibilisée au syndrome, et me faire aider pour avoir un enfant », explique Diana.
Depuis son diagnostic, Diana a pris une pilule pendant trois ans, puis s’est fait poser un implant contraceptif, qu’elle a conservé trois autres années. « Sans effet, sinon contraceptif. J’ai subi des migraines et des maux de ventre décuplés. C’était une douleur indescriptible », confie Diana.
Beaucoup de soutien grâce à l'association Esp'OPKAujourd’hui, la jeune femme ne cherche plus de traitement. « Je préfère souffrir que prendre des hormones inefficaces ». Et si elle a subi des moqueries à l’école, elle est dorénavant épanouie. Grâce à l’association Esp’OPK, qu’elle a rejoint au début de l’année, Diana a « trouvé une communauté qui me comprend et me soutient ». Elle participe activement aux actions mises en place pour faire connaître le syndrome. « Et apporter les bonnes informations aux femmes qui en souffrent. »
Diana reconnaît que le SOPK ne la quitte jamais : « Je fais ma vie en fonction ». Depuis peu, elle s’est lancée dans la vente de produits bio et naturels sur les réseaux sociaux. « Beaucoup de produits contiennent des perturbateurs endocriniens qui peuvent empirer les symptômes : je dois faire attention à tout », résume Diana.
réseaux sociaux de l’association.
Sandra Favier