Il avait assassiné sa femme en 2016 à Aurillac : le mari condamné à 25 ans de réclusion criminelle
Moins de deux heures après s'être retirée pour délibérer, la cour d'assises du Cantal a rendu son verdict. Jean-Jacques L. a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné Férolle, son épouse, en août 2016. Contestée, la préméditation a été retenue.
Il n'a eu qu'une petite réaction à l'écoute des motivations de la cour d'assises du Cantal, lue par le président Etienne Fradin. Oui, les jurés et les trois magistrats ont retenu la préméditation : ils ont estimé que le 11 août 2016, l'accusé, Jean-Jacques L., 55 ans, a assassiné sa femme, Férolle, 26 ans.
En conséquence, il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, une condamnation en deçà des réquisitions de l'avocate générale, Slovia Stelzig, qui avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.
Au fils du couple, présent dans l'appartement quand Jean-Jacques L. a sauvagement poignardé celle qui voulait le quitter, 70.000 € de dommages et intérêts ont été alloués. Me Patricia Papy, représentant l'enfant aujourd'hui âgé de 5 ans, avait évalué le dommage à 110.000 €. « Pour mon fils, elle ne demande pas assez... », avait réagi l'accusé.
Une remarque dans la lignée de deux jours d'audience où Jean-Jacques L. a joué le contre-pied, commentant les témoignages des uns et des autres, regrettant l'absence de certains témoins, la présence d'autre, n'hésitant pas à faire des contre-interrogatoires.
Il aura marqué les deux jours d'audience de sa personnalité : difficile à cerner, se contredisant parfois, il a semblé distant par rapport aux faits, ne citant à aucun moment le nom de son ex-femme, parlant de sa « défunte épouse ». Il n'aura pas levé la tête face aux photos particulièrement violentes de la scène de crime, restant prostré, le visage dans les mains.
Forte personnalitéIntelligent, à l'aise à l'oral, parfois théâtral, il avait ainsi développé le concept de « résignation acquise », laissant circonspects les experts psychiatres et psychologues. Un moyen pour lui de nier avoir prémédité son geste, alors qu'il avait expliqué avoir mûri ce projet, en garde à vue, quelques heures après les faits. Il n'aura pas su convaincre la cour d'assises.
Principal argument : un trajet en voiture entre le domicile de celui qu'il soupçonnait être l'amant de Férolle et celui de son épouse. Autant de minutes au volant qui lui ont laissé « nombre d'occasion d'enrayer la situation. »
« Il accepte la peine »À l'énoncé du verdict, Jean-Jacques L. a semblé soulagé. « Cela lui laisse des perspectives, même s'il ne se projette pas, a réagi son avocate, Me Peggy-Anne Julien. Il accepte la peine. » Le condamné ou le Parquet ont chacun dix jours pour faire appel.
Il devra également verser près de 80.000 € à la famille de la victime, dont 50.000 € à sa maman.
Pierre Chambaud