Douze kilomètres de vélo dans Brive avec un champion de 5 ans, un écureuil et un peu de politique
Dis-moi quel est ton vélo, je te dirai qui tu es. La fête du vélo, mise en musique par Brive ville cyclable, samedi 5 juin, a été l’occasion de tester l’adage. Au départ de la traditionnelle balade à bicyclette de l’après-midi, une quarantaine de cyclistes de 5 à 74 ans. Le plus jeune, Alaric, manie son petit VTT comme un champion. Le doyen, Michel, chevauche fièrement un vélo électrique et pliable, tout équipé.
« Quand j’ai commencé à faire du vélo, vers 10-11 ans, près de la Défense à Paris, il n’y avait pas une voiture par couple. Aujourd’hui, il y en a deux au minimum », constate le fringant septuagénaire.
Un VTT noir pour le maireEn un constat, Michel touche à l’enjeu majeur : la cohabitation entre les deux-roues et les automobiles. « J’aimerais pouvoir montrer au maire quelles sont les choses à améliorer, les points noirs que rencontrent les usagers du vélo », souligne Didier Robert, le président de Brive ville cyclable.
Frédéric Soulier a enfourché un VTT noir pour l’occasion. Il a d’ailleurs fait course en tête tout au long du parcours. L’occasion de lui demander : « Un cœur de ville totalement réservé aux vélos et aux piétons, vous en pensez quoi ? »
« On va y venir doucement, mais sûrement… On va d’ailleurs déployer des bornes de recharge pour les vélos électriques aux endroits où il y a des abris. »
Ils sont quelques-uns parmi la petite troupe qui traverse la ville d’Est en Ouest, dont l’élu Jean Poncharal. « Ce ne sont pas du tout nos ennemis », lance Didier Robert. Encore heureux ! « Ils ont beaucoup participé au développement de la pratique du vélo à Brive, notamment pour ceux qui habitent les collines. »
Le dénivelé de la balade du jour, lui, avoisine le zéro. Un petit ravitaillement au jus de pomme à La Ressourcerie qui accueille des ateliers pour l’occasion, et c’est reparti. « On ne va quand même pas coucher là. »
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La nouvelle piste de l’avenue Léo-Lagrange, l’avenue Jacques-et-Bernadette-Chirac où la sortie de Leclerc est « un des points noirs » se succèdent.
Un Peugeot vintage pour l'oppositionAu milieu du peloton, Paul Roche, tête de file de l’opposition socialiste à la mairie. Lui, a choisi un joli Peugeot « vintage » entièrement retapé. Pour lui, la place des deux-roues n’est pas encore assez grande à Brive. « Une politique du vélo ne peut pas se limiter à faire du marquage au sol. »
Des marquages qui, selon Didier Robert, « s’effacent rapidement au bout d’un ou deux ans… La résine thermocollée, c’est mieux. » Alaric, lui, s’en fiche bien de tout ça tant qu’on le laisse rouler. Un écureuil, une petite panne et douze kilomètres plus tard, revoilà nos cyclistes au point de départ, regonflés à bloc.
Texte : Emilie AuffretPhotos : Stéphanie Para